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Paris. Centre Pompidou, grande salle et IRCAM, espace de projection. 6- VI- 2007. Edgard Varèse (1883-1965) : Intégrales, Poème électronique. Valerio Sannicandro (né en 1971) : Ius lucis. Ensemble Intercontemporain, direction : François-Xavier Roth ; chef assistant : Clement Power ; réalisation informatique musicale Ircam : Serge Mouton.
Un concert très atypique, centré sur la spatialisation, ouvrait l'édition 2007 du festival Agora. Une de ses originalités consistait en la division du public en deux salles : grande salle du Centre Pompidou (avec l'Intercontemporain en grande formation) et salle de projection de l'IRCAM (avec 8 solistes de l'EIC répartis autour du public). Après l'entracte, l'auditoire était amené à changer d'espace afin d'écouter la seconde partie, à la fois complémentaire de la première, mais aussi inédite par l'instrumentation et sa spatialisation. Ius lucis de Valerio Sannicandro, écrit pour deux ensembles – une formation « classique » et un groupe disséminé dans l'assistance – est un voyage sonore surprenant, à la frontière de la réalité et de la fiction. Au Centre Pompidou, le solo de clarinette basse de l'Ensemble Intercontemporain laisse sans voix ; véritable monologue où l'instrument devient humain. Malgré cela, la fascination de l'étrange et l'errance au sein d'un nouveau monde sonore a ses limites, particulièrement pour une pièce aussi longue. Les effets et modifications sont si nombreux que l'on finit par se perdre : déphasage temporel et métrique, stéréophonie et musiciens situés autour du public, haut-parleurs reliés aux dynamiques des instrumentistes et directivité instrumentale de la clarinette. A cela s'ajoute la diffusion en temps réel de l'autre salle sur des écrans, sans que nous entendions ce qui s'y passe ; dérangeant plus qu'autre chose. Le public ne sait plus où donner de la tête ou plutôt de l'oreille et finit par décrocher.
La version d'Intégrales de Varèse était tout simplement remarquable. L'énergie et le caractère que requiert cette pièce étaient déployés avec conviction et passion par un ensemble épanoui, nous faisant part de toute ses capacités et expériences, passant de la souffrance à la frénésie, jusqu'à une fin enivrante.
La projection du projet « Virtual Electronic Pœm » sur le Poème électronique de Varèse laissait perplexe. Une fois de plus, l'utopie était présente. Cette œuvre créée pour le Pavillon Philips de l'Exposition Universelle de Bruxelles en 1958 ne peut plus être entendue, suite à la démolition du bâtiment. La version proposée était le DVD de la reconstruction, comprenant la vidéo standard et la bande multipiste. Mais le film projeté n'était pas à la hauteur de la reconstruction sonore. Un jeu sur la lumière aurait peut-être été plus appréciable que la diffusion du film.
L'utopie présidait de toute évidence cette soirée d'ouverture, laissant la place à l'exotisme pour les concerts suivants.
Crédit photographique : Valerio Sannicandro – DR
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Paris. Centre Pompidou, grande salle et IRCAM, espace de projection. 6- VI- 2007. Edgard Varèse (1883-1965) : Intégrales, Poème électronique. Valerio Sannicandro (né en 1971) : Ius lucis. Ensemble Intercontemporain, direction : François-Xavier Roth ; chef assistant : Clement Power ; réalisation informatique musicale Ircam : Serge Mouton.