12 Easy Waltzes par Michèle-Anne de Mey

Autour de la valse, la chorégraphe wallonne Michèle-Anne de Mey et son assistant proposent en douze étapes un exercice de style très conceptuel et un peu désuet.

Sur le parquet de bois clair est tracé un cercle rouge, identique à ceux qui marquent les terrains de basket. Celui-ci servira, 45 minutes durant, de terrain de jeu aux deux interprètes, un homme et une femme, qui vont s'appliquer à déconstruire et décomposer lentement les pas de la valse. Elle est chaussée de chaussures de tango, lui porte un pantalon à pattes d'éléphant. Le couple qui se forme évoque l'atmosphère appliquée et sérieuse, un peu surannée aussi, des cours de danses de salon. Pourtant, leur vision de la valse, expliquée en douze étapes, est résolument moderne et conceptuelle. Chaque pas y est décomposé, à l'envers et à l'endroit, sans que jamais aucun interprète ne s'écarte du cercle rouge tracé sur le sol. Parfois les corps se frôlent ou se rejoignent, sur une bande son nostalgique qui va de Bourvil à Simon et Garfunkel. Parfois aussi, l'un ou l'autre se lance dans une course sautillante ou échevelée, pleine d'allégresse. Si Grégory Grosjean joue les beaux gosses à l'italienne, Michèle-Anne de Mey, avec ses cheveux courts et sa silhouette stricte manque un peu de la sensualité que l'on attend de cette danse sulfureuse. Peut-être tout simplement, au-delà du concept ou de l'exercice de style, même brillant, est-il ennuyeux de voir un couple valser quand il n'a pas les traits de Claudia Cardinale et d'Alain Delon dans Le Guépard.

Crédit photographique : © Pierre Grosbois