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Paris. Théâtre de la Ville. 03-V-07. Anne Teresa De Keersmaeker : Soirée Steve Reich. Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker. Musique : Steve Reich, György Ligeti. Analyse musicale : Alain Franco. Son : Alexandre Fostier, Vanessa Court. Lumières : Remon Fromont. Costumes : Tim Van Steenbergen / Dries Van Noten (Drumming) / Rosas (Piano Phase) assisté d’Anne Catherine Kunz. Dansé par et créé avec Bostjan Antoncic, Tale Dolven, Kosi Hidama, Kaya Kolodziejczyk, Cynthia Lœmij, Mark Lorimer, Moya Michael, Elizaveta Penkóva, Zsuzsa Rozsavölgyi, Igor Shyshko, Clinton Stringer, Sue-Yeon Youn, Anne-Lin Akselsen, Anani Dodji Sanouvi. Musique interprétée sur scène par l’Ensemble Ictus.
Résolument placée sous le signe de la musique, cette soirée Steve Reich mêlait reprises et créations autour d'une collaboration de 25 années entre le compositeur contemporain et la chorégraphe flamande.
Premier round de cette soirée avec Pendulum, une pièce musicale pour deux micros baladeurs pendus au-dessus de haut-parleurs pour une dizaine de minutes d'effet Larsen et de son sursaturé. Puis un époustouflant récital de marimbas pour Marimba Phase, ménageant de subtiles variations sonores. La danse fait alors son entrée sur scène avec la reprise du duo fondateur de la compagnie Rosas, créé sous le nom de Fase en 1982 par Anne-Teresa De Keersmaeker et Michèle-Anne de Mey. Toujours aussi efficace et fascinant, ce duo minimaliste rebaptisé Piano Phase est interprété par une danseuse blonde et une danseuse brune, dont les queues de cheval oscillent avec gravité, accompagnées par deux pianos.
La soirée se poursuit dans un style plus fluide et plus féminin, avec la création de Eight Lines, sur fond d'étoile à six branches. Chaque portée musicale est audible à travers ces corps féminins en robe longue ou en pantalon, dans un feu d'artifice d'une infinie subtilité. La grande musicalité et la précision hypnotique de l'écriture chorégraphique de Keersmaeker rendent véritablement lisible la partition qu'elle donne à voir. Four Organs, l'autre création de la soirée pour quatre synthétiseurs et des maracas, en est le pendant masculin. Moins convaincante, la musique contraint les interprètes à un travail presque suspendu, basé sur un mouvement de torsion du buste, les bras à l'horizontale. Dans cette pièce plus sombre, à l'esthétique plus rock qu'à l'accoutumée, certains accents ont cependant l'éclat d'un diamant noir.
La troisième partie de la soirée est introduite par un solo féminin qui laisse la place au Poème symphonique pour cent métronomes de Ligeti. Remontés comme les lapins Duracel ®, ces métronomes rouges placés à l'avant-scène font un bruit doux de pluie que l'on écoutera jusqu'au dernier battement. Place alors à la première partie de Drumming, une pièce en clair-obscur de 1997, emblématique de la dernière période créative de la chorégraphe, où la maîtrise de son écriture déliée, moderne et musicale se conjugue aussi bien au féminin qu'au masculin. Les accents tribaux de la musique sont mâtinés d'une extrême sophistication gestuelle. Technicité parfaite, interprétation irréprochable, autour d'un couple, puis d'un quatuor central entouré de l'ensemble des interprètes. Depuis les créations les plus marquantes de la fin des années 1980 autour de Bach ou de Mozart, cette pièce que l'on a grand plaisir à revoir est sans conteste le chef d'œuvre à ce jour de la chorégraphe. Une très grande soirée !
Crédit photographique : © DR
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Paris. Théâtre de la Ville. 03-V-07. Anne Teresa De Keersmaeker : Soirée Steve Reich. Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker. Musique : Steve Reich, György Ligeti. Analyse musicale : Alain Franco. Son : Alexandre Fostier, Vanessa Court. Lumières : Remon Fromont. Costumes : Tim Van Steenbergen / Dries Van Noten (Drumming) / Rosas (Piano Phase) assisté d’Anne Catherine Kunz. Dansé par et créé avec Bostjan Antoncic, Tale Dolven, Kosi Hidama, Kaya Kolodziejczyk, Cynthia Lœmij, Mark Lorimer, Moya Michael, Elizaveta Penkóva, Zsuzsa Rozsavölgyi, Igor Shyshko, Clinton Stringer, Sue-Yeon Youn, Anne-Lin Akselsen, Anani Dodji Sanouvi. Musique interprétée sur scène par l’Ensemble Ictus.