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Johann Ulrich Steigleder (1593-1635) : intégrale de l’œuvre pour orgue. Léon Berben, à l’orgue Wilde / Schnitger de Lüdingworth. 2 CDs Aeolus AE 10421-1. Enregistré à Lüdingworth en 2003. Notice trilingue (français, anglais, allemand). Durée : 79’57’’& 72’33’’.
AeolusQui connaît vraiment de nos jours Johann Ulrich Steigleder, compositeur organiste qui vécut à Ulm et Stuttgart au début du XVIIe siècle ? Peu de monde assurément, même au sein des organistes avertis. Heureusement, au moins deux enregistrements en CDs avaient comblé un vide ; l'un réalisé sur le vieil orgue d'Innsbruck, l'autre, plus récemment à Bolbec, et avec la complicité de Martin Gester. (Collection Tempéraments).
Son œuvre pour orgue comprend deux parties : Une série de 40 ( !) variations sur le choral Vater unser in Himmelreich datant de 1626, et une série de douze ricercare réunis dans une tablature de 1624. Les variations sur le Vater unser sont à 2, 3 ou 4 voix et certaines voix peuvent être tenues par des instrumentistes ou des chanteurs (voir les deux versions plus anciennes).
Dans la présente nouveauté, Léon Berben préfère s'en tenir à l'orgue seul, tout au long de ces deux disques. Il a choisi un instrument exceptionnel remontant à l'origine au XVIe siècle, œuvre du facteur Wilde, agrandi par Schnitger en 1683, et restauré au XXe siècle par Jürgen Ahrend. On est frappé par une sonorité rude et campagnarde, augmentée par une acoustique quasi inexistante, causée par la structure en bois de tout l'édifice. La polyphonie y gagne bien sûr, et l'interprète a veillé à détailler au possible les jeux afin d'éviter toute dureté.
Si les Ricercare sont dans l'esprit de ceux qui viendront ensuite avec Froberger qui a été peut-être son élève, la tablature comprenant les variations sur Vater unser est unique. Tout est construit comme plus tard le feront Bach dans les Goldberg, ou Beethoven dans les Diabelli, les variations s'enchaînent harmonieusement, chacune étant pensée pour la suivante, l'œuvre se terminant par une grande Toccata au bout de 1h20 !
La prise de son respecte le fait de cette acoustique intime ; l'album est particulièrement bien présenté avec des photos splendides du buffet de l'orgue, et un texte très documenté sur cet auteur que l'on souhaite mieux connaître. Très beau « Digipack », comme on dit !
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Johann Ulrich Steigleder (1593-1635) : intégrale de l’œuvre pour orgue. Léon Berben, à l’orgue Wilde / Schnitger de Lüdingworth. 2 CDs Aeolus AE 10421-1. Enregistré à Lüdingworth en 2003. Notice trilingue (français, anglais, allemand). Durée : 79’57’’& 72’33’’.
Aeolus