Plus de détails
Charles Gounod (1818-1893) : Symphonie n°1 en ré majeur ; Symphonie n°2 en mi bémol majeur. Sinfonia Finlandia de Jyväskylä, direction : Patrick Gallois. 1 CD Naxos 8557463. Enregistré du 13 au 15 mai 2004 en la salle de concert de Suolahti, Finlande. Notice trilingue (anglais, allemand, français). Durée : 68’14’’.
NaxosCharles Gounod est un compositeur bien connu, mais finalement pour lesquelles de ses œuvres ? Pour les opéras Faust (1859), Mireille (1864) et Roméo et Juliette (1867) ; il en a commis une douzaine. Pour la Messe solennelle de Sainte-Cécile (1855) ; il en a écrit une quinzaine ainsi que deux Requiem. Pour l'oratorio Mors et Vita (1884) ; il en a composé six, sans compter quantité de cantates, motets, cantiques, chœurs, mélodies et musiques de scène. Pour la Petite Symphonie pour instruments à vent (1888) ; il existe deux « grandes » Symphonies qui font l'objet de ce présent enregistrement.
Toutes deux datent de 1855, bien que la gestation de la Symphonie n°1 remonterait, selon Henri Büsser, élève et ami du compositeur, au séjour de Gounod à la Villa Médicis, ce qui justifierait son regard tourné vers Haydn ou le jeune Schubert ; tandis que la Symphonie n°2, de structure parfaitement identique en quatre mouvements, mais plus élaborée, s'oriente vers Beethoven et Mendelssohn. Mais toutes deux se différencient de leurs modèles par l'esprit français du discours musical, sa clarté, sa limpidité, sa luminosité, et il n'est guère étonnant que Georges Bizet, dans sa juvénile Symphonie en ut (1855), se soit inspiré de la Symphonie n°1 de Gounod au point qu'elles semblent deux sœurs jumelles.
Le public français du milieu du XIXe siècle était friand de musique facile à effets ou de pure virtuosité des solistes de l'époque, et il faut savoir gré à une poignée de compositeurs – Bizet, Gounod, Lalo, Saint-Saëns, et quelques autres – d'avoir épuré l'art français de toute facilité, voire même de toute vulgarité, en développant non seulement un art symphonique de haut niveau, mais aussi en créant un important répertoire de musique de chambre.
Élégance, distinction et raffinement sont la marque des compositeurs de cette époque, et ces qualités se retrouvent pleinement dans les interprétations du flûtiste Patrick Gallois qui pour l'occasion prend la baguette, et cela pour notre plus grand plaisir : il parvient à enthousiasmer ses musiciens finlandais et à les faire sonner à s'y méprendre comme une phalange française parmi les meilleures ; l'équilibre sans faille et la luminosité transparente de ces exécutions font de ce disque une réussite totale, et font souhaiter que ces mêmes admirables musiciens enregistrent également un programme Bizet comportant, bien évidemment, la Symphonie en ut.
Signalons enfin qu'au respect absolu des partitions quant à l'esprit est joint celui de la lettre : toutes les reprises sont effectuées, sans exception, ce qui n'était pas toujours le cas des rares versions antérieures. Nous avons d'abord connu en mono le pionnier Igor Markevitch et l'Orchestre des Concerts Lamoureux dans la seule Symphonie n°2 (Deutsche Grammophon), puis en stéréo Jean-Louis Petit et la Philharmonie roumaine d'État de Transylvanie dans cette même Symphonie (Arion), Christopher Hogwood et l'Orchestre de chambre Saint-Paul pour la Symphonie n°1 (Decca) ; en ce qui concerne la réunion des deux Symphonies-sœurs sur un même CD, il y eut successivement Michel Plasson et l'Orchestre du Capitole de Toulouse (EMI) ainsi que Sir Neville Marriner et l'Academy of St. Martin in the Fields (Philips). En conclusion ? Patrick Gallois et ses forces finlandaises les surclassent aisément sans exception, tout simplement.
Plus de détails
Charles Gounod (1818-1893) : Symphonie n°1 en ré majeur ; Symphonie n°2 en mi bémol majeur. Sinfonia Finlandia de Jyväskylä, direction : Patrick Gallois. 1 CD Naxos 8557463. Enregistré du 13 au 15 mai 2004 en la salle de concert de Suolahti, Finlande. Notice trilingue (anglais, allemand, français). Durée : 68’14’’.
Naxos