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Rouen. Théâtre des Arts. 18-III-2007. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Les Amours de Bastien et Bastienne, singspiel en un acte sur un livret de Friedrich Wilhelm Weiskern ; Sérénades KV 100, Danses KV 509 (n°4), KV 586 (n°9 et 10), KV 600 (n°5), KV 602 (n°3 et 4), divertimento KV 131 (n°5), Die Zufriedenheit KV 349 (Lied avec mandoline). Mise en scène : Dominique Boivin. Chorégraphie : Claude Buchwald. Avec : Michael Slattery, Bastien ; Elizabeth Calleo, Bastienne ; Martin Winkler, Colas. Orchestre de l’Opéra de Rouen, direction : Laurence Equilbey.
Donner une version redimensionnée de Bastien et Bastienne, aurait pu être très périlleux et controversé. Mais il faut bien avouer que pour qui ne connaît pas ce singspiel du premier âge mozartien, il est sans doute bien difficile de faire la part de la pièce proprement dite et des adjonctions extraites d'autres compostions du jeune salzbourgeois.
Le plan tonal initial de l'œuvre à été respecté de bout en bout, maintenant ainsi l'unité de la pièce. Unité renforcée d'une part, par le choix chronologique des œuvres ajoutées, toutes proches de la période de composition de ce conte et d'autres part, par l'unité de lieu et les orientations chorégraphiques. Le livret, tiré d'un intermède de Jean-Jacques Rousseau, le devin de village est exploité par Claude Buchwald, Laurence Equilbey et Dominique Boivin, comme un conte initiatique, justifié par l'univers enfantin du jeune Mozart alors âgé de douze ans.
La mise en scène à la fois moderne et imprégnée de l'opéra bouffe italien ou de la comedia dell'arte nous introduit avec brio dans l'univers fantasque de la forêt et des ses habitants, surprenants, inquiétants et mystérieux. Mi-hommes mi-bêtes, à la fois intemporels et sensuels, les danseurs portent en eux le sens de ce conte et déroulent pour nous l'initiation des deux jeunes amants. Ne reculant pas devant le burlesque, mêlant décor très sobre et jeux de scènes, d'ombres et de lumières, musiciens et danseurs nous font entrer dans l'univers mystérieux de l'amour sous tous ses aspects. La passion, le doute, la fidélité, la peur, la peine, les revirements et enfin le don s'expriment tantôt avec un cœur de femme, tantôt avec une voix d'homme, différenciant ainsi les psychologies masculine et féminine avec un à propos toujours d'actualité ! Profond divertissement servi par de jeunes voix plus que prometteuses, mais parfois un peu faibles. Car s'il est un bémol à mettre sur cette soirée c'est précisément un défaut d'équilibre entre les solistes et un orchestre qui avait tendance à marquer de façon exagérée les accents et les temps forts. Très légère réserve pour une soirée de qualité, pour un divertissement très apprécié qui a su tout à la fois détendre et donner à réfléchir sur les amours de Bastien et Bastienne, en un mot sur les nôtres.
Crédit photographique : © Christian Carriot
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Rouen. Théâtre des Arts. 18-III-2007. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Les Amours de Bastien et Bastienne, singspiel en un acte sur un livret de Friedrich Wilhelm Weiskern ; Sérénades KV 100, Danses KV 509 (n°4), KV 586 (n°9 et 10), KV 600 (n°5), KV 602 (n°3 et 4), divertimento KV 131 (n°5), Die Zufriedenheit KV 349 (Lied avec mandoline). Mise en scène : Dominique Boivin. Chorégraphie : Claude Buchwald. Avec : Michael Slattery, Bastien ; Elizabeth Calleo, Bastienne ; Martin Winkler, Colas. Orchestre de l’Opéra de Rouen, direction : Laurence Equilbey.