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Charles Kœchlin (1867-1950) : Chansons bretonnes op. 115 ; sonate pour violoncelle op. 66. Claude Debussy (1862-1918) : sonate pour violoncelle. Peter Bruns, violoncelle. Roglit Ishay, piano. 1 CD Hänssler Classic 98. 258. Enregistré à Baden-Baden le 25-27/04/06. DDD. Bonne notice multilingue (allemand, anglais, français). Durée totale : 53:11
Hänssler ClassicPour le plus grand bonheur des mélomanes friands de perles musicales inédites, Hänssler Classic continue de nous régaler au fil des nouveautés discographiques consacrées aux compositions méconnues de Charles Koechlin. Voici que paraît leur septième album où le compositeur est mis à l'honneur avec, une fois de plus, matière inédite à s'émerveiller… Pour la première fois en effet, la totalité des vingt Chansons bretonnes op. 115 est enregistrée sur disque, huit d'entre-elles n'ayant curieusement jamais été publiées.
Au début des années 1930, Kœchlin commence à s'égarer de la complexité des sphères atonales et polytonales qui ont alimenté l'inspiration de ses œuvres de jeunesse, pour s'intéresser à la modalité ; un retour aux sources qui allait finalement le mener au dépouillement de la série d'œuvres monodiques composées au soir de sa vie. Avec les Chansons bretonnes, basées sur des extraits du Barzaz Breiz (véritable trésor poétique de la Bretagne), Kœchlin se tourne pour la première fois vers la chanson populaire ; voyage médiéval qui nous ramène à l'époque du Roi Arthur et de son enchanteur, des fées, des druides et autres personnages merveilleux. Mais Kœchlin – en bon artiste-humaniste – est surtout sensible à la misère des Bretons de ces temps rudes et sombres, ce qui explique l'ambiance à dominance élégiaque de ces brèves ballades narratives. Le choix par Kœchlin du violoncelle est idéalement justifié, quand on connaît la sombre et mélancolique expressivité de cet instrument riche de ses trois registres, et dont le compositeur ne se prive pas d'invoquer l'étendue ; les sonorités les plus lugubres côtoient les harmoniques les plus fines, et l'accompagnement au piano est toujours fluide, subtil et inventif.
Et la musicalité du tandem Peter Bruns / Roglit Ishay fait merveille dans ces miniatures qui sont des véritables concentrés de sensibilité. Le violoncelliste (qui joue sur un instrument autrefois celui de Pablo Casals), est impressionnant d'expressivité dans les chants les plus plaignants, et ses harmoniques délicates, fragiles, sont délicieusement émouvantes.
Au milieu des Chansons bretonnes vient s'immiscer l'unique sonate pour violoncelle de Kœchlin, composée, comme celle de Debussy, durant la Première Guerre Mondiale. L'œuvre va en se complexifiant, partant d'un doux climat impressionniste à un final avant-gardiste époustouflant, à la polytonalité et à l'écriture contrapuntique aventureuse. Malgré sa redoutable difficulté, Peter Bruns et Roglit Ishay donnent de cette sonate une interprétation solide et parfaitement bien maîtrisée. Tout aussi admirables sont-ils également dans la sonate pour violoncelle de Debussy, programmée en conclusion du disque, et qui donne l'occasion de comparer les deux univers à la fois si proches et si lointains de ces deux compositeurs français contemporains.
Musique fascinante et partiellement inédite, interprètes exemplaires : deux excellentes raisons de se procurer ce nouvel opus Hänssler dans sa passionnante série Kœchlin !
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Charles Kœchlin (1867-1950) : Chansons bretonnes op. 115 ; sonate pour violoncelle op. 66. Claude Debussy (1862-1918) : sonate pour violoncelle. Peter Bruns, violoncelle. Roglit Ishay, piano. 1 CD Hänssler Classic 98. 258. Enregistré à Baden-Baden le 25-27/04/06. DDD. Bonne notice multilingue (allemand, anglais, français). Durée totale : 53:11
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