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Thomas Newman : The Good German. The Hollywood Studio Symphony. 1 CD Varèse Sarabande VSD 6781. Enregistré en 2006. Durée : 44’26’’
Varèse SarabandeThe Good German est le dernier film de Steven Soderbergh, le réalisateur surdoué de Kafka, Erin Brockovich, Traffic et Solaris. Entièrement tourné en noir et blanc en hommage aux films d'époque, ce thriller, porté par les acteurs Georges Clooney, Tobby Maguire et Cate Blanchett se déroule en juillet 1945, lors de la conférence historique de Postdam au cours de laquelle le président Truman, Staline et Churchill se sont réunis pour fixer le sort de l'Allemagne.
Steven Soderbergh retrouve le non moins talentueux compositeur Thomas Newman (American Beauty), avec qui il avait déjà collaboré sur le thriller écologique Erin Brockovich. Changement de décor, changement de style. Non seulement la partition de The Good German n'a rien à voir avec la musique électronique d'Erin Brockovich, mais le style ici adopté par le compositeur n'a rien à voir avec celui qu'on lui connaissait jusque là (un style unique et inimitable qu'on retrouve dans des partitions emblématiques comme The Player, Rencontre avec Jœ Black, Road To Perdition, Le Monde de Nemo, Angels In America). Thomas Newman est sans aucun doute l'un des plus grands compositeurs actuels à Hollywood : l'un des plus originaux, l'un des plus attachants, l'un des plus raffinés. Mais depuis quelques temps, le compositeur avait tendance à utiliser de façon un peu trop systématique les tics qui l'ont fait connaître.
Aussi The Good German est-il une surprise de taille. Construite comme une bande son du Golden Age (Thomas Newman, frère de David Newman et cousin de Randy Newman, est le plus jeune fils du compositeur de film Alfred Newman, auteur de la célèbrissime fanfare de la 20th Century Fox), la partition de The Good German laisse une très large part à la grande musique symphonique. Dès les premières mesures, le ton est donné : une ouverture hollywoodienne grandiose, Unrecht oder Recht (Main Title) inaugure avec une solennité inhabituelle ce nouveau disque. Le thème subtil qui hante The Good German (A Good Dose), laisse poindre un instant le style habituel du compositeur mais ce n'est qu'une respiration parmi d'autres aussi brèves, dans la continuité du reste. Avec maestria, Thomas Newman montre ici qu'il est un compositeur très doué, capable de se couler dans un style qui n'est pas le sien pour le transfigurer et le faire plier sous l'effet de sa sensibilité personnelle. Le résultat est étonnant, même s'il ne faut pas oublier que c'est à Thomas Newman, alors âgé de 28 ans, qu'on doit l'orchestration du morceau illustrant la mort de Dark Vador dans Star Wars – Le Retour du Jedi (John Williams).
Somptueusement écrit, majestueux, surprenant : un disque indispensable dans la discographie du compositeur.
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Thomas Newman : The Good German. The Hollywood Studio Symphony. 1 CD Varèse Sarabande VSD 6781. Enregistré en 2006. Durée : 44’26’’
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