Année de l’Arménie en France
Un avant-goût des quatre rencontres « Arménie Thé ou Café » des 17 février, 17, 31 mars et 21 avril prochains, organisées par l’équipe ACECOOL ATTITUDES et l’OMCM. L’occasion de suivre pas à pas le travail de talentueux musiciens annoncés lors de la 1ere édition de « MARGOSE, invitation au voyage… ». Un évènement qui se tiendra au Palais du Pharo les 27, 28 et 29 avril 2007 avec quelques vingt et un projets artistiques concoctés par Christian Ortolé. Des interprètes de premier plan, dont Didier Lockwood, Levon Minassian, Jean Kehayan, Bernard Abeille et Ervand Yerzkian, y sont annoncés.
Cette première séance de travail était donc publique. L’expérience, pourtant des plus instructives, reste rare de nos jours puisque bon nombre de sessions de ce style ne s’effectuent plus qu’à huit clos. Remercions Philippe Renaud, professeur d’une classe de jazz au sein du conservatoire, pour son heureuse initiative !
Sur scène, Philippe Renaud au piano et une formation de huit musiciens (neuf avec le percussionniste absent à ce moment- là) avec la présence d’une soprano, de quatre saxophonistes, dont un alto et un baryton, et d’un corniste aux côtés du traditionnel guitare- basse.
Le motif principal du morceau choisi est le shalakho. Il s’agit d’un thème de musique traditionnelle arménienne. Une sorte de danse, notamment jouée lors des mariages. Dans l’optique des concerts du mois d’avril, l’intention des musiciens n’est pas de proposer du « traditionnel arménien » mais d’utiliser comme base mélodique un thème folklorique arménien pour s’en détacher par la suite. La ligne du chant, aux sonorités chatoyantes et terriblement entrainantes, garde ainsi son empreinte d’origine en opposition avec les saxophones et la guitare qui optent pour une tonalité plus jazz.
En toute décontraction et dans un esprit communicatif, le discours de Philippe Renaud s’appuie sur un vocabulaire imagé. Il propose de multiples pistes pour pénétrer au cœur-même de cette création musicale et en saisir les différents éclairages. Entre les cavaliers, Esmeralda et la foule qui se mêle à la danse, l’ensemble apparaît d’emblé vivant et accessible. Cette simplicité apparente d’expression n’omet toutefois pas une réelle rigueur musicale et pédagogique. Chaque passage du morceau choisi est repris et discuté autant de fois que nécessaire afin de parfaire une exécution parfois tout en contrastes, qu’il a souhaité proche du Sturm und Drang allemand.
La suite s’annonce d’ores et déjà passionnante !
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