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Une mise en scène prodigieuse du Bourgeois Gentilhomme ternie par les musiciens

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Rouen. Théâtre des Arts, 21-I-2007. Jean-Baptiste Lully (1632-1687), Molière (1622-1673), Le Bourgeois Gentilhomme, comédie ballet en six actes. Mise en scène : Benjamin Lazar. Chorégraphie : Cécile Roussat. Scénographie : Adeline Caron. Costumes : Alain Blanchot. Maquillage : Mathilde Benmoussa. Accessoires : Fred Jacq. Lumières : Christophe Naillet. Avec : Olivier Martin Salvan, Monsieur Jourdain ; Nicolas Vial, Madame Jourdain ; Louise Moaty, Lucile ; Benjamin Lazar, Cléonte, le maître de philosophie ; Anne Guersande Ledoux, Dorimène ; Lorenzo Charoy, Dorante, le maître d’armes ; Alexandra Rubner, Nicole, le maître de musique ; Jean Denis Monory, Covielle, le maître tailleur ; Julien Lubek, Le maître à danser ; Arnaud Marzorati, Le Mufti. Le Poème Harmonique, Musica Florea, direction musicale et artistique : Vincent Dumestre.

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Nous sommes bien à Chambord, au retour d'une chasse du Roy en 1669. C'est incroyablement à s'y méprendre.

Il faut ici saluer l'énorme travail de recherches et l'esprit d'exactitude de , , , Adeline Caron, Alain Blanchot, Mathilde Benmoussa ou encore Fred Jacq. L'éclairage à la bougie nous a non seulement plongé dès les premiers instants dans l'ambiance de l'époque, mais à fait de nous des spectateurs du Grand Siècle. L'équipe de , en cherchant à donner le Bourgeois Gentilhomme comme Molière et Lully l'avaient souhaité, a poussé l'exactitude jusqu'à utiliser les mêmes procédés techniques, d'éclairages, de jeux de scène. Depuis bientôt trois ans que cette production est en place, c'est un lieu commun de dire que cette comédie-ballet, la plus achevée de la coopération des deux Jean-Baptiste, en même temps que l'ultime, n'avait pas été donnée comme telle depuis deux siècles. Mais s'il est vrai que a réalisé une prouesse dont rêvait en redonnant la version intégrale et originale de l'œuvre, la véritable réussite est dans l'exactitude historique de la réalisation. Tout y est et c'est grandiose. Rien n'est laissé au hasard. Ce que les sources directes ne permettaient pas de reconstituer, une recherche sur les trois arts (danse, théâtre, musique) a nourri la créativité personnelle de l'équipe. Il est du reste difficile de citer un nom plus qu'un autre tant il est sensible que nous sommes en face du fruit d'un travail collectif et passionné. C'est un extraordinaire cas d'école, une véritable étude d'histoire sociologique. On perçoit jusqu'à l'immense impression que la visite de l'ambassadeur du Grand Turc a laissée dans les esprits de l'époque. En un mot c'est une prodigieuse reconstitution qui n'est pourtant en rien servile, comme en témoigne le ballet des nations.

Il n'en est que plus dommage que l'ensemble orchestral du Poème Harmonique et de n'aient pas été à la hauteur de la partie scénique. Les traits des violons n'étaient pas souvent nets, alors que l'ensemble de l'interprétation trahissait une véritable lourdeur qui ajoutait à la confusion. Les voix parfois un peu sèches, se mariaient, en revanche à la perfection, mettant ainsi en valeur la richesse des accords de Lully. L'excellente et ingénieuse chorégraphie du ballet des nations a souffert de cette interprétation musicale approximative, dans laquelle les espagnols s'essoufflaient. Une très bonne soirée qui méritait pourtant d'être excellente.

Crédit photographique : © Robin Davies

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Rouen. Théâtre des Arts, 21-I-2007. Jean-Baptiste Lully (1632-1687), Molière (1622-1673), Le Bourgeois Gentilhomme, comédie ballet en six actes. Mise en scène : Benjamin Lazar. Chorégraphie : Cécile Roussat. Scénographie : Adeline Caron. Costumes : Alain Blanchot. Maquillage : Mathilde Benmoussa. Accessoires : Fred Jacq. Lumières : Christophe Naillet. Avec : Olivier Martin Salvan, Monsieur Jourdain ; Nicolas Vial, Madame Jourdain ; Louise Moaty, Lucile ; Benjamin Lazar, Cléonte, le maître de philosophie ; Anne Guersande Ledoux, Dorimène ; Lorenzo Charoy, Dorante, le maître d’armes ; Alexandra Rubner, Nicole, le maître de musique ; Jean Denis Monory, Covielle, le maître tailleur ; Julien Lubek, Le maître à danser ; Arnaud Marzorati, Le Mufti. Le Poème Harmonique, Musica Florea, direction musicale et artistique : Vincent Dumestre.

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