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Chœur Figure Humaine : du Brahms qui a de la gueule

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Paris, Institut des jeunes aveugles. 20-XII-2006. Franz Schubert (1797-1828) : Psaume 23 D706 ; Fantaisie en fa mineur pour piano à 4 mains D940. Johannes Brahms (1833-1897) : Motet op. 74 n°1 (extrait) ; Quatuors avec piano op. 92 n°1, 2 et 3 ; Liebesliederwalzer op. 52. Stephen Betteridge & Frédéric Rouillon, piano. Chœur Figure Humaine, direction : Denis Rouger.

Le chœur Figure Humaine est un ensemble vocal professionnel de création récente qui fête sa première année d'existence. Au-delà de la qualité de ce concert, tous les espoirs sont permis pour que cette entreprise reste pérenne.

Le Psaume 23 de Schubert commence agréablement la soirée, pièce aux harmonies diaphanes dévolue aux seules voix féminines. Les Quatuors de Brahms qui suivent sont pris dans des tempi plutôt allants, ce qui accentue leur coté dramatique, mais au détriment de la vocalité. Les (hélas) extraits du motet « Warum ist das licht gegeben » op. 74 laissent entrevoir une maîtrise de l'exercice périlleux du chant a capella, prestation malheureusement trop courte qui laisse l'auditeur sur sa faim – à quand une exécution par ces interprètes du cycle complet ? La première partie se terminait sur une bien curieuse Fantaisie en fa mineur, plus paronomase de l'œuvre de Schubert que du Schubert, tant l'interprétation s'éloignait des canons traditionnels avec son célébrissime thème joué à toute vitesse.

Après ce qui ne fût qu'une mise en bouche, le chœur Figure Humaine s'attaque aux Liebesliederwalzer de Brahms, œuvre qui, si elle n'est pas d'une difficulté extrême, recèle plus d'un piège pour ses exécutants. et ses troupes relèvent le défi de varier au mieux une partition à l'implacable mesure à trois temps en donnant une interprétation quasiment au premier degré du texte. La prononciation de l'allemand est exemplaire de finesse et d'articulation, la justesse et la mise en place irréprochables, si ce n'est une légère réserve sur la balance entre instrument et voix – il est vrai que la partie de piano à 4 mains de ce cycle peut-être envahissante.

Il ne reste plus qu'au temps à faire son affaire, donc à laisser à ce jeune ensemble les délais nécessaires pour trouver leurs marques, une couleur vocale spécifique et gagner en homogénéité. Figue Humaine n'est encore qu'un arbrisseau dans la forêt des chœurs de chambre, elle-même cachée par un arbre qui s'appelle Accentus. Nous leur lançons tous nos souhaits de longévité.

Crédit photographique : © DR

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Paris, Institut des jeunes aveugles. 20-XII-2006. Franz Schubert (1797-1828) : Psaume 23 D706 ; Fantaisie en fa mineur pour piano à 4 mains D940. Johannes Brahms (1833-1897) : Motet op. 74 n°1 (extrait) ; Quatuors avec piano op. 92 n°1, 2 et 3 ; Liebesliederwalzer op. 52. Stephen Betteridge & Frédéric Rouillon, piano. Chœur Figure Humaine, direction : Denis Rouger.

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