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Franz Schubert (1797-1828) : Quatuor à cordes n°14 en ré mineur » la Jeune fille et la mort » D810 ; Quatuor à cordes n°13 en la mineur « Rosamunde » op. 29 D804. Quatuor Takács : Edward Dusinberre, violon I. Karoly Schranz, violon II. Geraldine Walther, alto. Andras Fejer, violoncelle. 1CD Hyperion CDA67585. Enregistré à Bristol les 22-25 mai 20006. Bonne notice en allemand, anglais et français. Durée totale : 69’07’’
HyperionLe Quatuor Takács, formé en 1975, s'est d'abord produit sur scène en multipliant les concerts de par le monde avant de signer chez Decca plusieurs enregistrements de référence, dont récemment l'intégrale des quatuors de Beethoven, récompensé par un Grammy Award.
Avec le plus célèbre des quatuors à cordes de Schubert, la Jeune fille et la mort, le quatuor inaugure (et de quelle manière !) sa première collaboration avec le label anglais Hyperion.
Hyperion semble avoir compris l'importance esthétique que représente une jaquette de disque, le pouvoir qu'a l'image d'influencer dans un sens ou dans un autre notre appréciation de la musique ; pour ce disque, c'est un tableau d'Adolph Hiremy-Hirschl qui a été choisi, « Ahasuerus at the End of the World », paysage déchiré, morbide et ténébreux, qui tire à lui toute la noirceur de la musique de Schubert. La vision de ce tableau sombre et glaçant semble intensifier davantage nos émotions procurées par cette musique écrite par un homme qui, en 1824, est désespéré, malade et malheureux en amour. Mais c'est un génie, un génie qui a su renverser et cristalliser ce flux d'énergies négatives en autant de chefs-d'œuvre immortels et intemporels.
Avant le Quatuor en ré mineur, véritable miroir de sa tragédie intérieure, Franz Schubert composa le Quatuor en la mineur, une œuvre moins déchirante et moins douloureuse, mais profondément mélancolique. En lui donnant le surnom « Rosamunde » il semble que les éditeurs n'ont voulu en retenir que son côté joyeux et optimiste, du fait de l'utilisation par Schubert dans l'andante d'une mélodie en majeur tirée de sa propre musique de scène « Rosamunde ». Mais la nostalgie ambiante est trop forte tout au long de ce quatuor, et il serait sans doute plus pertinent de le surnommer « Götter Griechenlands », du fait d'une autre référence à une musique antérieure de Schubert, dans le menuetto ; un lied sur un poème nostalgique de Schiller, qui pose la question : « Monde de beauté, où es-tu ? ».
Ces deux grands quatuors à cordes de 1824 sont ici réunis ensemble dans une interprétation absolument renversante du Quatuor Takács. D'un jeu pleinement engagé, ils s'adonnent à merveille aux gammes tourbillonnantes et aux rythmes endiablés de la Jeune fille et la mort, ne relâchant qu'occasionnellement la vive tension de la musique de Schubert. L'équilibre des quatre instruments est très bien ajusté, il y a vraiment un son d'ensemble sans qu'aucun des solistes ne soit exagérément privilégié. Il en résulte que l'on entend magnifiquement bien les voix intermédiaires, le second violon et l'alto se révélant notamment avec des guirlandes et des motifs resplendissants, trop souvent étouffés et négligés dans d'autres versions. Un disque évènement à savourer sans plus attendre…
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Franz Schubert (1797-1828) : Quatuor à cordes n°14 en ré mineur » la Jeune fille et la mort » D810 ; Quatuor à cordes n°13 en la mineur « Rosamunde » op. 29 D804. Quatuor Takács : Edward Dusinberre, violon I. Karoly Schranz, violon II. Geraldine Walther, alto. Andras Fejer, violoncelle. 1CD Hyperion CDA67585. Enregistré à Bristol les 22-25 mai 20006. Bonne notice en allemand, anglais et français. Durée totale : 69’07’’
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