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Bruxelles. Palais des Beaux-Arts. 24-XI-2006. André Laporte (né en 1931) : Elegie pour Edison. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Concerto pour piano, trompette et cordes n°1 en do mineur op. 35 ; Symphonie n°9 en mi bémol majeur op. 70. Andrei Kavalinski, trompette ; Ewa Kupiec, piano ; Vlaams Radio Orkest (VRO), direction : Gerd Albrecht
Pour célébrer Chostakovitch, le Vlaams Radio Orkest a eu la bonne idée d'engager l'un des grands chefs d'orchestre actuel : Gerd Albrecht.
Bien que peu médiatisé, ce fringuant septuagénaire, possède un répertoire absolument inégalable en terme de variété de répertoire. On lui doit de très nombreux disques essentiels dont une série de titres consacrés à l'opéra allemand chez Capriccio (Zemlinsky, Schreker…). Sa prestigieuse carrière l'emmena de son Allemagne natale au Danemark, au Japon sans oublier la République Tchèque où il fut le premier directeur musical étranger de la prestigieuse Philharmonie nationale.
Le commentateur était donc impatient d'entendre ce chef d'orchestre à la tête d'un orchestre belge assez inégal. On passera rapidement sur l'Elegie à Edison du compositeur belge André Laporte. Ecrite en hommage à Edison Denisov par le biais duquel il rencontra Chostakovitch lors d'une visite à Moscou, cette pièce hors du temps peine à émouvoir et à frapper l'esprit. Auteur d'une imposante discographie qui mêle les classiques et les raretés, la pianiste Ewa Kupiec déçoit dans le Concerto n°1 de Chostakovitch. Son interprétation, trop limitée au premier degré, ne rend pas justice à l'ironie innée de cette musique magnifiquement écrire. Les mouvements lents ne véhiculent aucune émotion et les mouvements rapides sont trop brutaux et martiaux. Cette vision très brute de fonderie est aidée par la prestation du trompettiste soliste de l'orchestre Andrei Kavalinski, au diapason de la pianiste en matière de décibels.
Après l'entracte on retrouve Gerd Albrecht face à l'orchestre pour la Symphonie n°9 du compositeur russe. Le chef surprend d'emblée par des tempi très retenus. Le premier mouvement peine à se lancer, mais au fur et à mesure de la symphonie, cette interprétation convainc pour le beau travail sur les textures et l'attention portée à la narration. Ce Chostakovitch plus orchestral que cérébral est bien mis en valeur par un orchestre précis et attentif, visiblement heureux de travailler avec un tel musicien.
Face à un Orchestre de Liège qui fait la course en tête des phalanges symphoniques belges, ce concert montre que quand ils sont conduits par des baguettes expertes, les autres formations nationales ont de beaux atouts à faire valoir.
Crédit photographique : © DR
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Bruxelles. Palais des Beaux-Arts. 24-XI-2006. André Laporte (né en 1931) : Elegie pour Edison. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Concerto pour piano, trompette et cordes n°1 en do mineur op. 35 ; Symphonie n°9 en mi bémol majeur op. 70. Andrei Kavalinski, trompette ; Ewa Kupiec, piano ; Vlaams Radio Orkest (VRO), direction : Gerd Albrecht