Milhaud maritime

Le label Arion réédite un disque consacré à des partitions peu connues de Darius Milhaud. Créé le 16 décembre 1937 à l'Opéra Comique, la complainte en trois actes le Pauvre Matelot fut écrite par Jean Cocteau qui s'inspira d'un fait divers : un meurtre malencontreux. Initialement prévu pour Georges Auric qui déclina la proposition en raison d'un emploi du temps trop chargé, ce texte fascina aussitôt le compositeur du Bœuf sur le toit. D'une demi-heure, cette pièce témoigne d'une belle maîtrise de l'écriture vocale mais l'accompagnement d'orchestre racle les tympans : la direction trop linéaire de Jonathan Darlington est avare de souplesse et rondeur. Il faut tout de même décerner une mention très bien au quatuor vocal.

Le bref Trio à cordes de 1947 est de belle facture ; le ton juvénile surprend pour un compositeur bientôt sexagénaire. L'écriture est comme toujours, avec Milhaud, admirable par sa technique. Sans être un chef d'œuvre absolu, cette partition d'un gros quart d'heure, fait honneur à la musique française par ses teintes limpides et son flot musical fin et léger. L'interprétation du Trio Roussel s'avère idéale.

Ce disque intéressant est bien court, même pour une réédition.