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Lyon. Grand Auditorium. 16-XI-2006. Gioachino Rossini (1792-1868) : Guillaume Tell, ouverture ; Nicolò Paganini (1782-1840) : Concerto pour violon n°1en ré majeur op. 6 ; Giuseppe Verdi (1813-1901) : I Masnadieri, prélude ; Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Symphonie n°4 « Italienne »en la majeur op. 90. Nemanja Radulovic, violon. Orchestre National de Lyon, direction : Lawrence Foster.
Orchestre National de Lyon
Ambiance bouillonnante dans le Grand Auditorium de Lyon pour l'habituel concert gratuit de l'ONL offert chaque année aux étudiants… Ils étaient plus de 2000 jeudi soir, venus assister à ce qui était sans doute pour beaucoup d'entre eux leur première expérience symphonique. L'excitation première (qui a donné lieu à quelques « olas » et à de chaleureux applaudissements d'encouragement aux musiciens) s'est vite transformée en admiration silencieuse dès les premières notes de la musique de Rossini et les gestes envoûtants de Lawrence Foster. Sourires et murmures lorsque jailli par surprise le fameux thème de l'ouverture de Guillaume Tell, interprété avec passion et vivacité par les musiciens de l'orchestre lyonnais : un excellent choix pour entamer le concert et captiver toute l'attention du public, certains ont sans doute été heureux d'entendre en version super polyphonique la mélodie de leur téléphone portable !
C'est alors que le nouveau Rising Star de la saison 2006-2007 a fait une entrée éclatante pour la suite du programme, avec le Concerto pour violon n°1 de Paganini : Nemanja Radulovic, qui d'autre sinon la réincarnation parfaite du célèbre virtuose italien ?! Chaussures pointues, silhouette longiligne et chevelure frisée, l'étonnante similitude physique n'a fait que compléter la prodigieuse similitude technique et violonistique… Son impressionnante virtuosité a vite fait oublier ses maladresses chorégraphiques sur scène, son violon collé sur le bout de ses doigts semblait être un prolongement naturel de ses deux mains. On peut tout à fait excuser les étudiants d'avoir applaudi à la fin de chaque mouvement quand on sait qu'à l'époque de Paganini, il arrivait qu'on applaudisse en plein milieu ! Le public fasciné a tellement remercié la prestation du jeune violoniste qu'il est revenu sur scène pour un bis terriblement impressionnant.
Après l'entracte, les étudiants ont applaudi avec amusement les musiciens qui accordaient leurs instruments, puis se sont concentrés à nouveau pour écouter Verdi et Mendelssohn, à l'honneur dans la deuxième partie du concert avec le mélancolique prélude d'I Masnadieri et la gracieuse Symphonie Italienne. Des musiques sans doute un peu moins exaltantes pour un public qui commençait doucement à sommeiller, ce qui n'était pas le cas en revanche de l'orchestre et de son chef très dynamique. Mais à la fin du concert les applaudissements ont chaudement retenti dans la salle, au point que les musiciens sont revenus sur scène à deux reprises pour interpréter une Danse polovtsienne de Borodine et l'ouverture de Carmen de Bizet.
Au final ce fut une soirée très réussie dans l'ensemble, une excellente idée de la part des organisateurs pour jeter un pont au-dessus du gouffre qui sépare trop souvent les jeunes et la musique classique. La plupart des étudiants ayant visiblement été enchanté par le concert, c'est un pari réussi semble-t-il, pour désacraliser la musique « savante » auprès d'un public inhabitué, souvent sceptique et méfiant vis-à-vis de ce monde musical encore trop clos sur lui-même. Espérons que l'on verra se multiplier d'autres expériences du même genre dans les autres villes étudiantes du monde, afin que la musique classique ne soit plus réservée à une élite chimérique et parvienne à charmer toutes les générations confondues.
Crédit photographique : © Bruno Amsellem/Editing
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Lyon. Grand Auditorium. 16-XI-2006. Gioachino Rossini (1792-1868) : Guillaume Tell, ouverture ; Nicolò Paganini (1782-1840) : Concerto pour violon n°1en ré majeur op. 6 ; Giuseppe Verdi (1813-1901) : I Masnadieri, prélude ; Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Symphonie n°4 « Italienne »en la majeur op. 90. Nemanja Radulovic, violon. Orchestre National de Lyon, direction : Lawrence Foster.