Artistes, Chefs d'orchestre, Portraits

Silvio Varviso (Zürich, 26 novembre 1924 – Anvers 2 novembre 2006)

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L'Helvétie musicale est bien en deuil depuis cette rentrée. Après Armin Jordan, c'est à de tirer sa révérence.

Chef d'orchestre discret mais à la réputation sans failles, suisse italien né à Zurich et établi depuis 15 ans à Anvers, est brusquement décédé en Belgique le 2 novembre dernier, six semaines après la dernière production de Tosca de Puccini au Vlaamse Oper.

Fils d'un professeur de chant, étudie au conservatoire de sa ville natale le piano, le violon, la clarinette, la trompette et les percussions. Cet homme-orchestre ne pouvait donc que s'orienter vers la direction, qu'il apprit auprès de Clemens Krauss – excusez du peu – à Vienne. Sa carrière commence très tôt et très rapidement, dès 1944 à Saint-Gall, avec la Flûte enchantée. Après plusieurs engagements en tant qu'assistant ou chef de chant dans divers théâtres suisses, il obtient en 1950 le poste de directeur musical et artistique du Théâtre de Bâle qu'il garde pendant 12 ans (un de ses successeur est Armin Jordan). Pendant son mandat, bien que ses qualités musicales aient été reconnues dans le répertoire mozartien et le bel canto romantique, il dirige plusieurs premières contemporaines, dont la création en langue allemande de l'Ange de Feu de Prokofiev. Invité sur les plus grandes scènes européennes, il part diriger en chef invité à Paris, Bruxelles (création mondiale de Titus Feueurfuchs de son compatriote Heinrich Sutermeister), Berlin ou San Francisco. 1961 voit ses débuts au Metropolitan Opera de New-York dans Lucia di Lammermoor avec Joan Sutherland dans le rôle-titre. Après Bâle, il a été successivement en poste à l'Opéra de Württemberg, l'Opéra de Stuttgart, l'Opéra Royal de Stockholm et premier chef invité du Théâtre National de l'Opéra de Paris. Pendant les années 60/70 il eut une grande activité discographique (dont une bonne partie n'est plus éditée), avec surtout les intégrales du Barbier de Séville (avec Teresa Berganza), Don Carlos (avec Placido Domingo) et Cavalleria Rusticana (avec Mario Del Monaco) chez Philips ou London Records. Il fut aussi un invité régulier du Festival de Bayreuth.

Depuis 1991 Silvio Varviso était établi à Anvers – sans toutefois avoir réellement quitté Bâle, sa ville de cœur. A la tête du Vlaamse Oper, il a dès ses débuts donné une intégrale des opéras de Puccini (sur plusieurs années) unanimement célébrée par le public et la critique, avec la complicité d'un jeune metteur en scène dont le nom commençait à peine à apparaître : Robert Carsen. Sa fructueuse collaboration avec l'opéra flamand ne s'est jamais démentie en quinze ans, comme en témoigne la rarissime Giovanna d'Arco de Verdi en création locale chroniquée sur ResMusica. Silvio Varviso était Docteur Honoris Causa de la ville de Stuttgart.

Crédit photographique : © Colbert Management & Vlaamse Oper

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