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Perotin, Pierre de Corbeil, Gautier de Coinci, (XIIIe siècle) Manuscrit de Sens, chansons et conduits du XIIIe siècle. Obsidienne : Florence Jacquemart, flûtes et cornemuses ; Catherine Sergent, Hélène Moreau, psaltérion ; Fabienne Etuin-Laurent, Nicole Jolliet, organetto ; Pierre Bourhis, Barnabé Janin, vièle à bras, chalumeau ; Raphaël Picazos, ténor ; Philippe Laurent, Pierre Tessier, Daniel Sarda, contretenors basses ; Ludovic Montet, tympanon et cloches ; Jean-Claude Mathon, récitant ; Camille Bonnardot, Antoine Laurent, Joséphine Demerliac, Louise Lemoine, Juliette Nicole, Sarah Younsi-Rallu, enfants des Ateliers d’Obsidienne ; Emmanuel Bonnardot, crwth, citole, rebec, direction. 1 CD Calliope CAL 9528. Notice de présentation en français et en anglais. Durée : 76’19’’.
CalliopePuisque nous avons tous des souvenirs de carnaval, nous héritons généralement de quelque réserve devant les joies forcées, quand sonne l'heure des festivités, chacun part avec un enthousiasme un peu froissé à la découverte de la « fête des fous ». Cette histoire de la folie autorisée une fois l'année, tout le monde entend bien, de nos jours, qu'elle relaie une image obsolète, sinon dangereuse de la folie. Pour autant, quand le folklore se porte pimpant, la tradition sert de parade pour mieux gaspiller l'époque aux futilités les plus originales, toujours ça de sérieux en moins. Malicieusement, l'ensemble Obsidienne offre un corpus de chansons et conduits du XIIIème siècle, divers et curieusement variés, au point d'alerter l'auditeur : « Le sérieux de l'organisation qui ressort des indications des sources de l'époque ne doit cependant nous faire oublier que la liesse et l'humour avaient bien leur place dans la fête. »
Comme les manuscrits de Londres, Las Huelgas ou Florence, le disque commence « à la porte de l'église ». On y trouve des joyaux de couleurs (Maria Virgo virginum), des décors surchargés de manière drolatique et heureuse (En Egypte m'en veuille aller) et si les passages les plus officiellement fous demeurent très codifiés (Belle Yolanz), rien n'empêche de les écouter comme il faut, avec des enfants. Tableau après tableau, peuvent vous pousser des envies de faire des défilés, de marcher au pas, en changeant de tempo sans cesse, de jouer au film dont l'ensemble Obsidienne nous procure une bande originale inénarrable. Par exemple, quand les enfants officient (« Fatrasie »), nous nous amusons des consternations adultes en accompagnement. Bref, la folie est vocalement exemplaire, tellement concertante (Ecce tempus gaudii ou Ave maris stella, selon les goûts), chantée par les enfants, elle dégage un tragique à vous passer le goût superficiel des aspects folkloriques de l'enregistrement.
Aussi, quand l'oreille se voudrait plus formelle, dans la deuxième partie du disque, « l'église », n'en finirait-elle de découvrir les factures de chants très spéciaux : d'une polyphonie si polyphonique que le contrepoint paraît hasardeux, si ce n'est lascif pourtant (Puer natus est), d'une force parodique toutefois rien d'excessive (Bien faire hypocras) ou des enluminures qui finissent par dissoudre la mélodie qu'elles devaient décorer (dans le long et curieux Graduel Organum, Viderunt omnes).
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Perotin, Pierre de Corbeil, Gautier de Coinci, (XIIIe siècle) Manuscrit de Sens, chansons et conduits du XIIIe siècle. Obsidienne : Florence Jacquemart, flûtes et cornemuses ; Catherine Sergent, Hélène Moreau, psaltérion ; Fabienne Etuin-Laurent, Nicole Jolliet, organetto ; Pierre Bourhis, Barnabé Janin, vièle à bras, chalumeau ; Raphaël Picazos, ténor ; Philippe Laurent, Pierre Tessier, Daniel Sarda, contretenors basses ; Ludovic Montet, tympanon et cloches ; Jean-Claude Mathon, récitant ; Camille Bonnardot, Antoine Laurent, Joséphine Demerliac, Louise Lemoine, Juliette Nicole, Sarah Younsi-Rallu, enfants des Ateliers d’Obsidienne ; Emmanuel Bonnardot, crwth, citole, rebec, direction. 1 CD Calliope CAL 9528. Notice de présentation en français et en anglais. Durée : 76’19’’.
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