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Paris, Théâtre du Châtelet. 24-X-06. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano et orchestre n°5 en mi bémol majeur op. 73 « Empereur ». Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n°5 en ut dièse mineur. Lang Lang, piano. Orchestre de la Staatskapelle Berlin, direction : Daniel Barenboim.

C'est un Théâtre du Châtelet investit d'un public nombreux et impatient qui accueillait, mardi 24 octobre dernier, le deuxième concert de la trilogie dans le cadre de la nouvelle saison de Piano****. Son organisateur, André Furno, s'attache depuis plus de trente ans à élaborer les programmes les plus attrayants en invitant des artistes et des formations de renommée internationale afin de satisfaire au mieux les mélomanes de la capitale.

Après nous avoir gratifié la veille d'une époustouflante Symphonie n°7 en si mineur « Nachtlied » de (lire notre chronique), c'est au tour de la Symphonie n°5 en ut dièse mineur du même compositeur d'être exposée par le chef accompagné de l'Orchestre de la Staatskapelle de Berlin. Daniel Barenboïm a choisi de nous faire entendre l'œuvre dans sa forme en trois parties en imposant de longs silences entre elles : premier et deuxième mouvements s'enchaînent Im gemessenen Schritt Streng Wie ein kondukt (D'un pas mesuré. Sévère. Comme une procession funèbre) suivi sans interruption par Stürmisch bewegt. Mit grösster Vehemenz (Orageux et animé. Avec une grande véhémence) puis c'est au tour du Scherzo : Kräftig nicht zu schnell (Vigoureux, pas trop rapide) et enfin les 4ème et 5ème mouvements s'enchaînent à leur tour, Adagietto (Sehr langsam) (très lent) suivi sans interruption du Rondo Finale (Allegro ; Allegro giocoso). Le chef imprime un rythme efréné, les contrastes sont éclatants et les parties plus lentes comme le très célèbre Adagietto sont traités avec grâce et justesse sans sombrer dans un pathos morbide. Au contraire, c'est un sentiment de paix, de sérénité qui envahit l'âme. On regrette toutefois l'acoustique de la salle qui donne trop de présence aux cuivres dans les premières et troisièmes parties de l'œuvre. Du même coup quelques défauts d'interprétation se révèlent mais ne viennent pas trop perturber le ressenti général. L'orchestre obéit au doigt et à l'œil à un chef extraordinaire, laissant éclater toute sa puissance et sa générosité.

En première partie de concert, le Concerto pour piano et orchestre n°5 en mi bémol majeur op. 73 « Empereur » nous était donné par les mêmes protagonistes accompagnés par un en grande forme. Le jeune virtuose s'est attaché à proposer une interprétation précise et juste de la partition sans toutefois convaincre totalement dans la vision qu'il se fait de l'œuvre, notamment dans l'extraordinaire Adagio un poco mosso qui déçoit par un certain manque de saveur romantique. Le trio, , Daniel Barenboïm, Orchestre de la Staatskapelle de Berlin a toutefois fonctionné à merveille sans doute sous l'impulsion d'un chef aussi investit que talentueux. En guise de rappel, le pianiste nous a offert une sonatine de Mozart de toute beauté, laissant alors éclater tout son talent.

Le public a laissé exploser sa joie et sa reconnaissance envers les artistes, nul doute que ce concert aura fait sensation dans les esprits et dans les cœurs.

Pour ceux qui voudrait entendre cette Symphonie n°5 en ut dièse mineur, rendez-vous le 6 avril 2007 durant le Festival Mahler à Berlin au sein du Staatsoper.

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Crédit photographique : © DR

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Paris, Théâtre du Châtelet. 24-X-06. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano et orchestre n°5 en mi bémol majeur op. 73 « Empereur ». Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n°5 en ut dièse mineur. Lang Lang, piano. Orchestre de la Staatskapelle Berlin, direction : Daniel Barenboim.

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