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La Création de Haydn par Paul McCreesh

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Paris. Salle Pleyel. 22-IX-2006. Joseph Haydn (1732-1809) : La Création. Sandrine Piau, soprano, Mark Padmore, ténor ; Neal Davies, basse. Gabrieli Consort & Players, direction : Paul McCreesh.

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Ce concert faisait partie du cycle « Londres » organisé par la Cité de la musique du 20 septembre au 7 octobre. La Création est œuvre en partie londonienne parce qu'à Londres vint l'idée à Haydn de se mesurer au Haendel compositeur d'oratorios. Il en rapporta donc un livret inspiré de la Bible et du paradis perdu de Milton, dont le Baron Van Swieten, actif franc-maçon et membre éclairé de la noblesse viennoise réalisa une adaptation en allemand. Après une 1ère exécution privée en 1798 puis une 1ère publique 1 an après, la partition fut publiée en 1800 avec texte en 2 langues, allemand et anglais. L'œuvre commença tout de suite une carrière triomphale dans toute l'Europe alors déchirée par la guerre ; peut-être du fait de son message universel dépassant les obédiences religieuses, proclamant l'esprit des Lumières ou l'humanité est tout devant Dieu et ses préoccupations maçonniques s'inscrivant ainsi dans la continuité de la Flûte Enchantée antérieure de 7 années et annonçant Fidelio et la Symphonie n°9 de Beethoven ; peut être et surtout du fait d'une musique géniale en parfaite « harmonie » avec le contenu narratif et philosophique du livret.

A un livret édifiant correspond une musique parfois très descriptive, mais toujours à très fort contenu émotionnel. Citons le « Chaos » introductif, page visionnaire censée décrire l'absence de toute forme dans l'univers du 1er jour, se terminant sur le formidable effet sonore d'apparition de la « lumière »….. puis certains passages clefs des 3 parties respectivement consacrées aux éléments, aux animaux et à l'homme, et au paradis terrestre. Citons aussi un principe de composition qui consiste à utiliser la grande forme épique, par grandes séquences musicales figurant chacune une des journées de la création, s'amorçant par un récitatif, suivi d'un air, duo ou trio de solistes, puis grande page chorale, ce type d'architecture ayant pour effet d'ouvrir en permanence des perspectives nouvelles dans le discours et de donner l'impression d'avancer en permanence.

Le concert de ce soir faisait suite aux différentes manifestations de démarrage de la nouvelle salle Pleyel. Il faut le dire, la salle convient à merveille à ce type d'œuvre et d'ensemble instrumental et choral avec solistes vocaux ; ils y ont fait merveille, chacun dans son registre, le & players, orchestre précis, aux sonorités riches et pleines, chœur à petit effectif et aux voix splendides, remplissant tout l'espace sonore, et les 3 solistes, , et , parfaits tant dans les récitatifs, si importants dans cette œuvre, que dans les airs et ensembles avec chœur. Le tout était de plus dirigé à merveille par , avec juste ce qu'il faut d'originalité et d'insistance sur certains traits de style ou éléments musicaux méritant d'être soulignés, et emmenant l'auditeur dans la narration tout à la fois conventionnelle et pleine de rebondissements et d'effets sonores du meilleur aloi ! Il faut de plus souligner 2 particularités de cette belle réalisation : le choix de l'anglais peu fréquent, mais parfaitement légitime vu l'histoire de l'œuvre et du livret, la parfaite réalisation du sous titrage, qui permettait de suivre dans d'excellentes conditions le déroulement du livret par rapport à la musique, ce qui est très appréciable pour ceux qui ne connaissent pas l'œuvre sur le bout du doigt ou qui en font la découverte.

Une soirée pleinement réussie donc, d'autant plus remarquable que cet oratorio, la Création de , est une de ses œuvres les plus jouées, les plus diffusées et les plus enregistrées.

Crédit photographique : © Marie-Noëlle Robert

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Paris. Salle Pleyel. 22-IX-2006. Joseph Haydn (1732-1809) : La Création. Sandrine Piau, soprano, Mark Padmore, ténor ; Neal Davies, basse. Gabrieli Consort & Players, direction : Paul McCreesh.

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