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Paris. Salle Pleyel. 19-IX-2006. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Fidelio, ouverture en mi majeur ; Symphonies n°5 en ut majeur et n°8 en fa majeur. London Symphony Orchestra, direction : Bernard Haitink.

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Le en résidence à Pleyel

Avec l'Orchestre de Paris – résident permanent de la Salle Pleyel – et l'Orchestre Philharmonique de Radio France, le – dont Valery Gergiev sera le chef principal à compter de janvier 2007 – est le troisième orchestre en résidence à Pleyel, invité pour quatre programmes différents durant la saison 2006-2007. Sous la baguette du prestigieux chef , il offrait au public parisien, les 18 et 19 septembre, deux concerts Beethoven particulièrement attendus si l'on en juge par l'affluence du public durant les deux soirées consécutives. La formation plus réduite de l'orchestre – les vents par deux pour Beethoven – après le gigantisme de l'effectif mahlérien (lire la chronique) promettait une écoute plus analytique servie, faut-il le rappeler, par une des plus grandes phalanges orchestrales au monde. Il aura d'ailleurs suffi de quelques minutes à l'ensemble des musiciens pour que le courant passe et que la magie opère. L'Ouverture de Fidelio ne fut qu'une « mise en oreille », juste un test pour nous garantir de la qualité à venir. C'est la huitième symphonie que Beethoven appelait « la petite », composée en 1812, quelques mois après l'imposante Septième, que avait mis au programme de la soirée à côté de la cinquième symphonie donnée en seconde partie. Hommage au classicisme et plus particulièrement à Haydn – la présence d'un Menuet dans le troisième mouvement le confirme – la huitième Symphonie nous fit apprécier, dans l'acoustique très fidèle du nouveau Pleyel, la précision d'attaque, l'équilibre des différents pupitres de l'orchestre et la clarté de la polyphonie donnant à cette musique une éternelle jeunesse et une fraîcheur inaltérable. Sobre dans son attitude – tout est dans la puissance magnétique du geste – Haitink diversifie la palette des nuances, détaille toutes les subtilités de l'écriture, avec une précision d'horloger dans l'Allegretto scherzando du deuxième mouvement qui se veut un hommage à Maelzel, l'inventeur du métronome. Délicieuse miniature, le Menuet du troisième mouvement est l'occasion d'apprécier les qualités individuelles du pupitre des vents – cors, fagott et hautbois rivalisent d'élégance – mais c'est le velouté des cordes dans l'Allegro vivace et l'homogénéité légendaire de leurs pupitres portés par l'énergie étonnante du violon solo qui finit par réchauffer l'atmosphère un peu froide de cette salle toute blanche qu'il semble préférable d'apprécier du premier balcon…comme c'était le cas pour l'ancienne.

La deuxième partie du concert nous plongeait plus directement dans la dramaturgie beethovénienne avec « la Cinquième » en ut mineur que aborde avec un certain recul, privilégiant l'extraordinaire énergie qui traverse la partition et nous mène inéluctablement de l'ombre à la lumière du do majeur final. Après un premier mouvement qui s'impose avec la fulgurance et l'autorité de ton qu'exige un tel discours, l'orchestre joue de manière spectaculaire sur les contrastes ménagés dans le deuxième mouvement entre l'intimité de la ligne mélodique et les fanfares abruptes imposant leur verticalité. Après le Fugato du troisième mouvement négocié par les cordes d'une virtuosité transcendantale, l'attention est captivée par cet instant de « suspens » – lieu d'un solo de l'excellent timbalier – entretenu par Beethoven avant le coup de théâtre du do majeur baignant de lumière le final de la symphonie.

Rendez-vous pris pour le 9 janvier avec l'actuel chef principal de cette superbe formation, Sir Colins Davis.

Crédit photographique : © DR

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Paris. Salle Pleyel. 19-IX-2006. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Fidelio, ouverture en mi majeur ; Symphonies n°5 en ut majeur et n°8 en fa majeur. London Symphony Orchestra, direction : Bernard Haitink.

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