Raúl Giménez, un maître dans l’art du chant

Raúl Gimenez, voilà un chanteur qui se fait bien discret de nos jours, malgré un récent Ferrando au Colon de Buenos Aires, et qui pourtant mérite toute notre attention. 

Certes, ce récital Mozart date d’il y a déjà plus de 15 ans (tout comme son récital Donizetti et Bellini paru peu avant) et la voix de ce ténor n’est sans doute plus actuellement le reflet exact de ce disque, mais ses qualités vocales sont telles qu’elles méritent de suspendre le temps.

Un timbre superbe, une technique merveilleuse qui lui permet toutes les nuances grâce à sa voix très bien placée, une agilité sans problèmes, ce qui n’exclut pas une certaine vaillance dans les airs les plus héroïques, voilà les qualités qui font de lui un ténor de très haut niveau, digne des plus grandes scènes internationales.

Même si l’on retrouve dans son programme des airs parmi les plus connus et enregistrés par ses collègues ténors, comme ceux d’Ottavio (mais peut-on vraiment enregistrer un disque d’airs de Mozart sans y intégrer quelques airs célèbres ?), Raúl Gimenez offre aux auditeurs quelques arie méconnues, extraites d’Il Re Pastore ou encore de La Finta Giardiniera que l’on a rarement l’occasion d’entendre. Et ces airs rares, il les défend avec un tel brio, un tel panache, qu’ils sont les mieux chantés du disque, parce que ce sont ceux qu’il vit et qu’il habite le plus.

Mais ce disque Mozart n’est qu’une facette du talent de Raúl Gimenez, talent qui éclate bien plus dans ce qui semble être son répertoire de prédilection : le bel canto, avec Bellini et Donizetti.