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Ruggero Leoncavallo (1858-1919) I Pagliacci. Mise en scène et décors : David Alagna et Frederico Alagna. Costumes : Louis Désiré. Lumières : Aldo Solbiati et Albert Faura. Avec : Roberto Alagna, Canio ; Svetla Vassileva, Nedda ; Alberto Mastromarino, Tonio ; Enrico Marrucci, Silvio ; Francesco Piccoli, Beppe. Chœur et orchestre des Arènes de Vérone, direction Viekoslav Sutej. Réalisation : George Blume. Enregistré en 2002 au Teatro Filarmonico de Vérone. Sous titrage en français, italien, anglais, espagnol, allemand. 1 DVD Deutsche Grammophon Références 983-926-6. Toutes zones. Durée 79’.
Deutsche GrammophonRoberto Alagna, dont le sang sicilien coule dans les veines, pouvait-il laisser échapper le personnage de Canio, même s'il n'est pas conçu pour son type de voix ? Il a donc risqué la prise de rôle en 2002, au Teatro Filarmonico de Vérone, dans une mise en scène de ses deux frères, Frederico et David, aujourd'hui repris en DVD.
Voici notre ténor lyrique aux prises avec une écriture spinto, qui n'a rien à voir avec les Werther, Faust ou Hoffmann qui sont de son ressort, et le résultat est là, immédiat, séduisant, exaltant même. Oh ! bien sûr, le timbre manque de métal, ici et là, et cela s'entend. Mais toutes les qualités que l'on connaît au ténorissimo, beauté du timbre, clarté de la diction, rayonnement des aigus, emportent l'adhésion, même si on pense que ce genre d'expérience n'est pas à renouveler souvent, pour sa santé vocale. Dans une forme éblouissante, Roberto Alagna irradie réellement le bonheur de chanter, et se donne la peine d'incarner son personnage à fond. Il connaît son vérisme sur le bout des doigts, et ses sanglots, rires et ports de voix, de mise dans ce répertoire, sont tout juste comme il faut, ni trop ni trop peu. Un véritable régal.
Face à ce Canio jeune et passionné, la Nedda « tout cuir » de Svetla Vassileva est sexy et vocalement fort jolie, surtout dans la première partie. Son chant reste policé, tout en sachant rendre les cotés triviaux de cette séductrice de province. Mais que peut-elle bien trouver à Silvio ? Bien que chantant tout à fait correctement, Enrico Marrucci est d'une froideur inconcevable, et donne l'impression de se regarder sans cesse dans un miroir, pour vérifier tantôt la qualité de son brushing, tantôt la position de ses maxillaires !
Le Beppe de Francesco Piccoli est parfait, voix bien timbrée et jeu de scène vif. On ne dira pas autant de bien du Tonio d'Alberto Mastromarino, pourtant la pierre de touche de tout Paillasse qui se respecte. Les difficultés du prologue, écrit sur mesure pour le légendaire Victor Maurel, sont bien au-dessus de ses possibilités, et son physique rond et rassurant de gentil nounours, joint à un certain manque de punch vocal, ne rendent jamais justice au coté inquiétant et malsain du personnage.
L'orchestre des Arènes de Vérone, sous la direction de Viekoslav Sutej, sonne vif et nerveux, mais sans beaucoup de nuances. Le chœur, assez maladroit dans ses déplacements, à l'air de se demander placidement ce qu'il fait là.
Que dire de la mise en scène ? Qu'elle est neutre, illustrative, et que c'est une affaire de famille, Sicile oblige (outre les frères metteurs en scène, Maribelle Alagna apparaît dans le générique comme relation publique). Tous les membres d'une même lignée ne peuvent pas être touchés par le talent…
Quoiqu'il en soit, pour la prestation solaire de Roberto Alagna, ce DVD est à ne pas manquer.
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Ruggero Leoncavallo (1858-1919) I Pagliacci. Mise en scène et décors : David Alagna et Frederico Alagna. Costumes : Louis Désiré. Lumières : Aldo Solbiati et Albert Faura. Avec : Roberto Alagna, Canio ; Svetla Vassileva, Nedda ; Alberto Mastromarino, Tonio ; Enrico Marrucci, Silvio ; Francesco Piccoli, Beppe. Chœur et orchestre des Arènes de Vérone, direction Viekoslav Sutej. Réalisation : George Blume. Enregistré en 2002 au Teatro Filarmonico de Vérone. Sous titrage en français, italien, anglais, espagnol, allemand. 1 DVD Deutsche Grammophon Références 983-926-6. Toutes zones. Durée 79’.
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