Heurs et malheurs de Pleyel

A l'occasion de la réouverture de la Salle Pleyel, et peu avant un autre opus La salle Pleyel, lieu de modernité chez le même éditeur, Arnaud Marion nous convie avec ce splendide livre fort documenté en iconographies diverses à suivre l'histoire de Pleyel.

Cela va de la fondation des pianos Pleyel en 1807 par Ignace Pleyel, compositeur autrichien qui a su traverser les divers stades de l'histoire de France de la Ière République à la Monarchie de Juillet sans trop d'encombres, jusqu'à l'ouverture de la Salle Pleyel le 13 septembre 2006.

On y apprend ainsi l'aventure des successives «salles Pleyel» avant le grand auditorium que nous connaissons depuis 1927, premier exemple d'acoustique raisonnée appliquée à l'architecture par Gustave Lyon. Le lecteur découvre aussi que les pianos Pleyel, après le compositeur, a été souvent pris en charge par des ingénieurs ou industriels passionnés de musique, et que la mythique marque, bientôt bicentenaire, a été à la pointe de la fabrication d'instruments (pas seulement en pianos mais aussi avec les clavecins dès la fin du XIXe siècle et les harpes) et a été sauvée in extremis du dépôt de bilan, concurrence sauvage de l'Extrême-Orient oblige. Aujourd'hui les pianos Pleyel misent sur le haut de gamme (instruments au design signé Marco Del Re ou Aki Kuroda)

Ce livre nous renseigne enfin sur les ambitions passées, présentes, et à venir de Pleyel (aussi bien «Salle» que «pianos») et de quelle manière ce nom a bouleversé l'histoire de la musique en France des 200 dernières années. N'oublions pas que Chopin, comme bien d'autres, ne jurait plus que par les pianos Pleyel (un DVD chroniqué dans nos colonnes en témoigne).