Festivals, La Scène, Musique symphonique

Contes et chants nordiques, L’Etoile du Nord

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Joliette. Amphithéâtre du Festival de Lanaudière. 28-VII-2006. Claude Debussy (1862-1918) : La cathédrale engloutie et La terrasse des audiences au clair de lune (orch. Luc Brewaeys). Edvard Grieg (1843-1907) : Varen op. 33 n°2 ; Fra Monte Pincio op. 39 n°1 ; En Svane op. 25 n°2 ; Ved Rundarne op. 33 n°9 ; Fyremal op. 33 n°6 (orch. R. Söderlind). Maurice Ravel (1875-1937) : Valses nobles et sentimentales. Jean Sibelius (1865-1957) : Svarta Rosor op. 36 n°1 ; Var det en Dröm ? op. 37 n°4. Flickan kom i fra älsklings möte op. 37 n°5. Serge Rachmaninov (1873-1943) : Danses symphoniques op. 45. Randi Stene, mezzo-soprano. Orchestre Métropolitain du Grand Montréal (OMGM). Yannick Nézet-Séguin, direction.

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Festival de Lanaudière

déploie une énergie hors du commun ; c'est l'homme-orchestre qui irradie de tous ses feux. Nous avions déjà chroniqué le concert d'ouverture du Festival sous sa gouverne, nous le retrouvons cette fois-ci dans un répertoire tout autre, celui des mélodies nordiques de Grieg et Sibélius aux pages plus connues de Debussy, Ravel et Rachmaninov, prodiguant ainsi toutes les teintes de la palette de son orchestre. La cathédrale engloutie et La terrasse des audiences au clair de lune, orchestrées par le compositeur belge , raisonnent comme un joli pastiche post-debussyste. De la première pièce, retenons la masse tellurique et la fluidité sous-marine, le frottement des vieilles pierres inondées et le jeu mouvant de l'onde, partout cette confrontation des éléments transposés à l'orchestre. Soulignons d'emblée, l'extase langoureuse un peu trop appuyée, l'onirisme – en gardant les yeux bien ouverts – dévolu dans les deux pages des Préludes. Les subtilités pianistiques de l'œuvre originale, sont gommées par une main experte pleine de finesse. Nous n'y perdons pas trop au change ; il y a place pour les deux versions. L'OSM aurait pu apporter un équilibre, voire un dosage mieux équilibré dans les Valses nobles et sentimentales de Ravel. Mais c'est dans les Danses symphoniques de Rachmaninov que l'OMGM retrouve ses marques, sans doute, l'une des œuvres les plus accomplies du compositeur, d'une hardiesse déconcertante, avec ses allers-retours tragiques ou sarcastiques et ses humeurs intempestives. Moment magique où le maestro sort tout son arsenal, des entêtements si prompts d'une musique hachurée à l'opacité de la nuit profonde dans un ciel éclaté, bigarré. À couper le souffle ! s'investit totalement et propulse son orchestre au sommet.

Vêtue d'un rouge flamboyant qui lui sied à merveille, Randi Stene, mezzo-soprano norvégienne, est peu connue du public québécois. Et c'est fort dommage. D'une retenue toute nordique mais d'une justesse et d'un engagement sincère, elle a offert au public médusé, – il aurait été opportun de fournir une traduction française des différentes pièces interprétées – un florilège de mélodies de Grieg et de Sibélius. Pourvue d'une voix ample et d'une excellente projection, d'un bon ambitus sur tout le registre, c'est sans doute l'artiste lyrique qui nous a le plus impressionnés depuis le début du Festival. Il y a tout un univers à redécouvrir, certaines mélodies demeurent complètement inconnues du grand public.

Mais les honneurs reviennent au jeune chef d'orchestre, en très grande forme, puisant son dynamisme dans sa nature ignée, que embrase son orchestre, devenu sous sa baguette, incandescent. Soirée lumineuse comme les aurores boréales qui violentent les ciels des pays du Nord.

Crédit photographique : © DR

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Joliette. Amphithéâtre du Festival de Lanaudière. 28-VII-2006. Claude Debussy (1862-1918) : La cathédrale engloutie et La terrasse des audiences au clair de lune (orch. Luc Brewaeys). Edvard Grieg (1843-1907) : Varen op. 33 n°2 ; Fra Monte Pincio op. 39 n°1 ; En Svane op. 25 n°2 ; Ved Rundarne op. 33 n°9 ; Fyremal op. 33 n°6 (orch. R. Söderlind). Maurice Ravel (1875-1937) : Valses nobles et sentimentales. Jean Sibelius (1865-1957) : Svarta Rosor op. 36 n°1 ; Var det en Dröm ? op. 37 n°4. Flickan kom i fra älsklings möte op. 37 n°5. Serge Rachmaninov (1873-1943) : Danses symphoniques op. 45. Randi Stene, mezzo-soprano. Orchestre Métropolitain du Grand Montréal (OMGM). Yannick Nézet-Séguin, direction.

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