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Rouen. Théâtre des Arts. 23-VI-2006. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Così fan tutte, opera buffa en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte. Mise en scène et lumières : Philipe Sireuil. Décors : Didier Payen. Costumes : Jorge Jara Guarda. Avec : Guylaine Girard, Fiordiligi ; Patricia Fernandez, Dorabella ; James Oxley, Ferrando ; Boris Grappe, Guglielmo ; Eric Martin-Bonnet, Don Alfonso ; Virginie Pochon, Despina. Orchestre et chœur de l’opéra de Rouen, (chef de Chœur : Laurence Equilbey). Direction : Oswald Sallaberger.
Così fan tutte ! Si elles pouvaient effectivement toutes faire de même, ces voix d'artistes, et atteindre la beauté et la profondeur de ce que nous ont livré Guylaine Girard, Patricia Fernandez, James Oxley, Boris Grappe, Eric Martin-Bonnet et Virginie Pochon lors du premier concert que donnait vendredi 23 juin 2006, l'opéra de Rouen pour inaugurer sa nouvelle cage de scène !
Le public, toujours aussi fidèle, après une saison nomade, était au rendez-vous et il fut largement payé de sa fidélité par la qualité de la représentation.
Tous les éléments de la réussite étaient au rendez-vous. La salle d'abord. L'acoustique retravaillée de la fosse d'orchestre et son abaissement ont permis de réguler davantage les différentes sonorités de l'orchestre et du chœur qui était toutefois un peu lointain lors de ses rares interventions. La mise en scène pour sa part ne pouvait que ravir les puristes. Du Mozart en version commedia dell'Arte, sans excès, mais rigoureusement dans les canons du genre, sans pourtant négliger quelques apports plus modernes notamment au début du premier acte. Le jeu de scène était dans une telle symbiose avec la musique que l'ensemble de la dramaturgie s'est déroulé sous nos yeux d'un seul trait, laissant la musique à son rôle de soutien. Mais ne réduisons pas trop vite l'orchestre à un simple faire-valoir car, dans un opéra, il est difficile de tenir sa place entre le trop peu et le pas assez. L'équilibre avec les voix a pu également révéler quelques faiblesses en les couvrant par moment et en accusant malheureusement trop souvent un décalage, certes léger, mais suffisamment perceptible pour nuire à l'équilibre et à la sérénité du déroulement, en l'alourdissant par moment.
Mais le joyau incontestable de cette soirée furent les six chanteurs. Y en eut-il un meilleur que l'autre ? Ils ont rivalisé de qualités. Acteurs irréprochables, maîtrise des techniques vocales sans l'ombre d'une défaillance, puissance de la voix jamais fatiguée malgré la lourdeur des rôles, ils ont su nous faire entrer dans le livret de Da Ponte tant par la qualité de leur jeu que par l'émotion de leur voix, chacun conformément à son rôle, du cynique Don Alfonso au doux et émotif Ferrando à qui peut être reviendrait ce soir la palme de l'interprétation toutes disciplines confondues. James Oxley nous a, en effet, servi un Ferrando aux émotions variables, dans un personnage constant et attachant. A ses côtés, l'incomparable voix de Patricia Fernandez ne démenti en rien sa précédente prestation cette saison à Rouen dans les Mésaventures lyriques de Cimarosa-Mozart. Seul bémol à cette qualité, si les voix de James Oxley et de Boris Grappe s'épousaient à merveille, les duos de Patricia Fernandez et Guylaine Girard ont eu du mal à s'entrelacer. Saluons enfin Virginie Pochon et Eric Martin-Bonnet qui à eux seuls, sans démériter en qualité par rapport aux autres rôles, ont su porter de bout en bout le style imposé avec force et à propos par la mise en scène de Philippe Sireuil.
Crédit photographique : © Franck Galbrun
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Rouen. Théâtre des Arts. 23-VI-2006. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Così fan tutte, opera buffa en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte. Mise en scène et lumières : Philipe Sireuil. Décors : Didier Payen. Costumes : Jorge Jara Guarda. Avec : Guylaine Girard, Fiordiligi ; Patricia Fernandez, Dorabella ; James Oxley, Ferrando ; Boris Grappe, Guglielmo ; Eric Martin-Bonnet, Don Alfonso ; Virginie Pochon, Despina. Orchestre et chœur de l’opéra de Rouen, (chef de Chœur : Laurence Equilbey). Direction : Oswald Sallaberger.