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Festival Agora 2006, continuons d’aller plus loin

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Paris. Maison de Radio France. 09-VI-2006. Philippe Hurel (né en 1957) : Trois études mécaniques pour ensemble. Asbjörn Schaathun (né en 1961) : Double portrait, pour violon, ensemble et électronique. Philippe Leroux (né en 1959) : Voi(rex) pour voix, six instruments et électronique ; Apocalypsis, pour quatre voix ensemble et électronique, commande de l’Ircam-Centre Pompidou (création mondiale). Donatienne Michel-Dansac, soprano. Ernst Kovacic, violon. Alexis Baskind, Frédéric Voisin, Zack Settel, Serge Lemouton, réalisation informatique musical Ircam. Ensemble Bit21, direction : Pierre-André Valade

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Sous l'égide du nouveau directeur de l' Franck Madlener, le Festival – associé cette année à « Résonances » – qui se déroule du 1er au 17 juin, affiche une programmation passionnante mettant l'accent sur la convergence entre recherche et création. Deux journées « portes ouvertes » sur les laboratoires, les studios et la médiathèque de l' – les 9 et 10 juin – ont permi au public d'approcher les travaux des chercheurs, les réalisations sur le plan de la synthèse du son et de sa captation dans l'espace. Après Fama de qui ouvrait le Festival sur un étonnant théâtre musical mettant la spatialisation des sources sonores au service de la dramaturgie, et exploraient « la musique du geste » servie par l'éminent percussionniste tandis que Xavier Le Roy dévoilait le théâtre implicite qui se joue dans l'œuvre pour deux guitares de Salut für Caudwell en découplant le sonore et le visuel.

Grâce au nouveau partenariat avec Radio France, deux concerts étaient programmés dans l'auditorium équipé, ce vendredi 9 juin, d'une vingtaine de haut- parleurs pour les deux créations mondiales sollicitant une spatialisation sonore. Pierre André Valade – chef titulaire de l' – était à la tête de l'ensemble norvégien Bit 21 dont on put apprécier l'investissement et la qualité des musiciens totalement dévoués au répertoire contemporain.

En création française, les Trois études mécaniques de nous plongent dans l'univers de l'écriture spectrale fonctionnant sur les relances incessantes de l'énergie nourrie d'une rythmique obsessionnelle opérant des ruptures radicales, sorte d'arrêt sur images laissant apparaître la richesse des textures nimbées de percussions scintillantes. La deuxième œuvre, donnée en création mondiale, Double portrait du compositeur norvégien Asbjörn Schaathun, pour violon et ensemble, fait la part belle au soliste, évoquant dès le premier arpège l'élan lyrique du « concerto à la mémoire d'un ange » de Berg dont il empruntera tout au long la trajectoire ascensionnelle. Capté en direct, le son du violon est traité puis réinjecté dans les haut-parleurs pour faire circuler dans l'espace des nappes sonores sur lesquelles s'inscrivent les interventions de l'ensemble instrumental.

La deuxième partie du concert était entièrement consacrée à , un compositeur qui semble aujourd'hui être au faîte de son art et dont on redonnait, tout d'abord, l'une de ses meilleures œuvres – lançons le mot de chef-d'œuvre – Voi(rex) pour voix, électronique et ensemble : une partition où les ressources de l'électronique ne sont plus simplement l'ornement/ cache-misère du son instrumental ou vocal mais qui s'intègre à une pensée compositionnelle visant ici à traiter un texte en musique en le sculptant dans l'espace ; un travail magnifiquement abouti sur les potentialités sonores et dramaturgiques des mots – ils sont de Lin Delpierre – que interprète avec une présence scénique et une virtuosité vocale confondantes. Apocalypsis, la seconde œuvre donnée cette fois en création mondiale poursuit le même objectif que Voi(rex) en démultipliant les sources sonores : Quatre voix, un ensemble instrumental enrichi et le même matériau au départ d'un travail sur les morphologies sonores générées par les sollicitations d'un texte où l'on sent un compositeur, amoureux du son, exploiter les potentialités des logiciels pour nourrir un imaginaire dont on mesure le pouvoir visionnaire.

Crédit photographique : © DR

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