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Continens Paradisi, L’Eden trouvé au XVIe siècle

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Divers compositeurs. Mil Suspiros Dió Maria, musiques sacrée et profane de la Renaissance au Brésil. Continens Paradisi : Witte Weber, soprano ; Rosa Dominguez, alto ; Felix Rienth, tenor ; Marc Busnel, basse. Tahis Ohara, Marcelo Ohara, vièle et rebec. Norihisa Sugawara, vihuela et viole de gambe. Marie Bournisien, harpe. Rogério Gonçalves, chalemie, dulciane et percussions. Direction : Thais Ohara & Marcelo Ohara. 1 CD Ricercar RIC 246. Enregistrement Eglise Notre Dame de Centeilles, septembre 2004. Texte en français, anglais allemand et portugais. TT : 65’35’’

 

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Bien que la découverte de l’Amérique soit le plus souvent attribuée à la cour d’Espagne, nos livres d’histoire occultent trop souvent l’influence de la cour du Portugal de Don Manuel au XVIe siècle naissant.

Ne sachant que faire de ce territoire immense et sauvage, reconnu comme le jardin d’Eden, il n’était pas question de le négocier avec les Espagnols ou les Français. Sans cette manne que fut l’or dans les autres prises de possession géographiques, Don Manuel sut trouver la richesse de ce nouvel Eldorado pour le bois le plus prisé encore de nos jours, le fameux « Pernambuco » dont on pourra enfin extraire la fameuse couleur rouge si difficile à obtenir pour la teinture des tissus que revêtiront les plus grands de ce monde. Ce bois si recherché reste paradoxalement le symbole de la musique occidentale dont on fait les archets les plus prestigieux. Sans parler bien évidemment des autres trésors comme le sucre, le cacao ou encore la pomme de terre.

La culture jésuite qui est la plus érudite de cette époque, pour côtoyer des êtres cannibales qui dansent et se saoulent, devra s’imprégner de la culture Tupi dominante sur ce territoire de braise qui deviendra le Brésil. Elle invente un royaume allégorique en utilisant les rites, les croyances mythologiques autochtones, pour divulguer ses propres certitudes. L’évêque Pero Fernandes Sardinha, premier du nom dans ce nouveau monde, saura demander à ses brebis qui s’égarent de reprendre en main leur conviction religieuse. Et José de Anchieta sera un des plus fervents par ses poèmes et ses pièces de théâtre qui se trouvent maintenant à Rome.

Les danses indigènes se retrouvent dans les rythmes endiablés de la musique « traditionnelle » d’Amérique du sud que nous connaissons tous mais dans ce disque nous écoutons aussi un riche répertoire propre à la péninsule ibérique, agrémenté d’instruments d’origine occidentale et chanté dans un dialecte mi-Tupi mi-Portugais. L’influence africaine n’est évidemment pas encore présente, et nous avons là un disque d’une grande beauté qui chante l’art de la musique de la Renaissance dans l’esprit complexe de l’initiation religieuse occidentale, sans perdre de vue l’implication de ceux qui se plongent alors dans une civilisation naissante.

L’ensemble Continens Paradisi restitue avec grâce les espoirs ou les craintes de tous ceux qui savaient que leur destin étaient en train de changer.

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Divers compositeurs. Mil Suspiros Dió Maria, musiques sacrée et profane de la Renaissance au Brésil. Continens Paradisi : Witte Weber, soprano ; Rosa Dominguez, alto ; Felix Rienth, tenor ; Marc Busnel, basse. Tahis Ohara, Marcelo Ohara, vièle et rebec. Norihisa Sugawara, vihuela et viole de gambe. Marie Bournisien, harpe. Rogério Gonçalves, chalemie, dulciane et percussions. Direction : Thais Ohara & Marcelo Ohara. 1 CD Ricercar RIC 246. Enregistrement Eglise Notre Dame de Centeilles, septembre 2004. Texte en français, anglais allemand et portugais. TT : 65’35’’

 
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