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Missa Solemnis de Beethoven

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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 05-V-2006. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Missa Solemnis en ré majeur op. 123. Anne Schwanewilms, soprano ; Elīna Garanča, mezzo-soprano ; Pavol Breslik, ténor ; Hanno MüllerBrachmann, baryton-basse. Chœur de Radio France, (chef de chœur : Matthias Brauer), Maîtrise de Radio France (chef de chœur : Toni Ramon). Orchestre National de France, direction : Kurt Masur.

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Une œuvre à l'exécution difficile, qui exige un engagement total des solistes, du chœur, de l'orchestre au grand complet et du chef. offre un concert superbe de ferveur, de méditation et de spiritualité. Lors des dernières années de sa carrière de compositeur, Beethoven ne cesse de monter toujours plus haut : il conçoit la Neuvième Symphonie, les trois dernières sonates pour piano, la Missa Solemnis, bientôt les derniers quatuors. Pages vibrantes qui disent autant la foi en l'art qu'en l'homme et en Dieu. Beethoven a toujours admiré son élève et protecteur, l'archiduc Rodolphe, frère de l'empereur, nommé en 1820 cardinal archevêque d'Olmutz en Moravie. Cette nomination est pour lui l'occasion de lui écrire une grande messe. « Le jour où une messe solennelle composée par moi sera célébrée en l'honneur de votre investiture deviendra le plus beau jour de ma vie. Dieu illuminera mon modeste talent pour glorifier ce jour solennel… ». Beethoven se plonge corps et âme dans la composition de ce monument. Il nous offre le fruit de sa longue méditation qui s'éloigne des canons traditionnels de la liturgie catholique pour s'adresser à l'humanité fraternelle et témoigner de sa foi en l'homme. Son exigence de perfection est telle que cette messe qu'il considère comme sa plus grande œuvre ne sera prête que trois ans après la nomination de l'archiduc. Elle triompha lors de sa création en 1824 à Saint-Pétersbourg. On est transporté par le souffle spirituel qui structure l'architecture musicale du Kyrie, magistral moment d'intensité et d'émotion. Le dialogue chœur-soliste symbolisant les rapports des hommes avec Dieu est imposant de puissance. Dieu, l'Homme et Beethoven ne font plus qu'un. Les couleurs et la richesse d'orchestration du Gloria et du Credo transfigurent la dramaturgie du texte. Et, lors du Sanctus, écoutez le bouleversant et splendide violon solo du Benedictus. Lyrique et monumentale, la Missa Solemnis est ici emportée par l'Orchestre National, avec le Chœur et la , et un quatuor de solistes tout droit tombé du ciel.

Imprégné de la profondeur de l'œuvre, de l'humanisme et de la noblesse de Beethoven, le maestro nous offre un miracle musical à la distribution exceptionnelle avec la ravissante soprano au timbre d'une pureté éblouissante, à la voix élégante et ample (pour mémoire, elle est une des très grandes interprètes des œuvres de Richard Strauss). Il en va de même pour la mezzo-soprano (remarquable Dorabella dans le Cosi mis en scène par Patrice Chéreau en 2005 à Garnier) ainsi que le ténor et l'impressionnant baryton-basse . Ces quatre chanteurs merveilleux vivent cette méditation d'éternité avec une émotion qui gagne un public bouleversé.

Lors du Benedictus, le violon de Luc Héry, premier violon solo de l'orchestre est un enchantement. Orchestre, chœur et maîtrise sont parfaits d'équilibre et de ferveur.

Crédit photographique : © Opéra de Munich

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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 05-V-2006. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Missa Solemnis en ré majeur op. 123. Anne Schwanewilms, soprano ; Elīna Garanča, mezzo-soprano ; Pavol Breslik, ténor ; Hanno MüllerBrachmann, baryton-basse. Chœur de Radio France, (chef de chœur : Matthias Brauer), Maîtrise de Radio France (chef de chœur : Toni Ramon). Orchestre National de France, direction : Kurt Masur.

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