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Gustave Charpentier (1860-1956)

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Gustave Charpentier est né à Dieuze, en Lorraine, le 25 juin 1860. Son père, boulanger aux Salines de Dieuze, joue en amateur du violon, de la flûte et du cor. Lors de la guerre de 1870, la famille refuse de vivre sous l’administration allemande et se réfugie à Tourcoing. Gustave prend des cours de violon et en 1876, entre à l’Orchestre Symphonique Municipal

 
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A quinze ans, est embauché comme employé à la comptabilité dans une filature, fonde une société symphonique et enseigne le violon à son patron, Albert Lorthiois, qui finance en retour son entrée au Conservatoire de Lille dans les cours de violon et d'harmonie, en 1878.

L'année suivante, il se voit décerner un prix d'honneur de violon, et la municipalité de Tourcoing lui alloue une pension annuelle de 1. 200 francs pour lui permettre de continuer ses études musicales à Paris.

Il entre dans la classe de violon de Massard. C'est un maître intransigeant, tant et si bien que Charpentier finit par donner sa démission et quitte le Conservatoire. Après avoir joué quelque temps dans un orchestre, il reprend les cours d'harmonie avec Pessard en 1881. Son service militaire terminé, il devient l'élève de Massenet pour la composition (1885), élève fantaisiste, incapable de s'astreindre à la moindre discipline.

En 1887, il se présente au prix de Rome et obtient le premier grand prix à l'unanimité moins une voix avec sa cantate Didon, mise au programme des concerts Colonne en 1888. En février 1888, Charpentier part pour Rome. A la Villa Médicis, c'est un pensionnaire indocile, très vite au plus mal avec son directeur, le peintre Hébert. Il ne peut entre autre admettre que l'accès des femmes à la Villa soit interdit. En 1889, Charpentier part pour Paris sans aucune permission, pour assister à l'Exposition Universelle. C'est pourtant à la Villa Médicis qu'il compose une bonne partie de son œuvre : La Vie du poète, les Impressions d'Italie et le premier acte de Louise.

De retour à Paris en 1890, le jeune musicien loue un très modeste logement sous les toits, rue Custine, dans son cher Montmartre, dont il fréquente volontiers les tavernes et les bals musette, menant une vraie vie de bohème. Esprit rebelle, socialiste et anarchiste, il écrit alors la Chanson du Chemin, sur des paroles de Camille Mauclair, et les Impressions fausses pour orchestre, baryton et chœur d'hommes sur deux poèmes de Verlaine, la Veillée rouge et la Ronde des Compagnons. En 1891 Ses Impressions d'Italie font un triomphe aux Concerts Lamoureux. En 1896, il termine Louise. Puis vient, en 1897, à Montmartre, la Fête du Couronnement de la Muse, qui passe de la rue à la scène, dans le 3e acte de Louise. Charpentier instaure de véritables spectacles populaires, dans les rues et non pas dans les salles de concert. Enfin, le 2 février 1900, a lieu la première représentation de Louise à l'Opéra-Comique, dix ans après la composition de son premier acte à Rome. La muse de Charpentier n'était pas prolifique. La même année il est promu Chevalier de la Légion d'Honneur

Le 4 juin 1913, Julien parait en même temps sur les scènes de l'Opéra-Comique à Paris et de l'Opéra de Monte-Carlo. Ce poème lyrique en quatre actes et huit tableaux, où se trouve incorporée une grande partie de la Vie du Poète, forme la suite de Louise, et devait constituer le deuxième volet d'une trilogie. Une troisième partie du « triptyque populaire », n'a jamais été achevée, qu'il s'agisse de L'amour au Faubourg ou de Marie, fille de Louise. Avec le concours d'Albert Doyen (1882-1935) il fonde en 1902 le Conservatoire populaire de Mimi Pinson (du nom d'une héroïne d'Alfred de Musset), conservatoire gratuit destiné à l'éducation musicale des jeunes ouvrières. « Il y consacre ses loisirs, ses rentes, son génie d'organisation » (Marc Delmas). En 1912, dès sa première tentative, devient membre de l'Académie des Beaux-Arts, où il succède à son maître Massenet. Depuis lors, il cesse presque de produire. En 1922, il est promu officier de la Légion d'honneur, et commandeur en 1930. En 1938 il supervise une version cinématographique de Louise dirigée par Abel Gance. En 1950 il est promu Grand officier de la Légion d'honneur. Après la Seconde Guerre mondiale il vit reclus dans sa demeure de Montmartre. Il laisse aussi des chansons, ses Poèmes chantés. Il meurt à 96 ans le 18 février 1956.

Liste des œuvres :

  • Impressions d'Italie, suite symphonique (Concerts Colonne et Lamoureux, 1891)
  • La Vie du Poète, symphonie-drame en trois actes (envoi de Rome, 1ère audition au Conservatoire, 18 mai 1892 ; Académie Nationale de Musique, 17 juin 1892, Concerts Colonne 1893)
  • Impressions fausses – La veillée Rouge, La ronde des compagnons (Concerts Colonne, 1894 – vers de Paul Verlaine)
  • Sérénades à Watteau (Jardin du Luxembourg, 1896 – vers de Paul Verlaine)
  • Le couronnement de la Muse, spectacle en neuf sections d'après la scène 2 de l'acte III de Louise (Paris, 1897) intégré en 1902 au Chant d'apothéose
  • Louise, roman musical en 4 actes (Opéra-Comique, 2 février 1900)
  • Le Chant d'apothéose, spectacle en cinq sections (Place des Vosges à Paris, centenaire de Victor Hugo, 1902)
  • Julien poème lyrique en 4 actes avec prologue (Opéra-Comique, 4 juin 1913)
  • Plus une vingtaine de mélodies : le jet d'eau, les yeux de Berthe, La mort des amants, L'invitation au voyage, Parfum exotique (Baudelaire), Les chevaux de Bois (Verlaine), Complainte, Les trois sorcières, La Chanson du Chemin (Camille Mauclair)…
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Gustave Charpentier est né à Dieuze, en Lorraine, le 25 juin 1860. Son père, boulanger aux Salines de Dieuze, joue en amateur du violon, de la flûte et du cor. Lors de la guerre de 1870, la famille refuse de vivre sous l’administration allemande et se réfugie à Tourcoing. Gustave prend des cours de violon et en 1876, entre à l’Orchestre Symphonique Municipal

 
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