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La pianiste qui murmurait à l’oreille du hautbois

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Bruxelles, Conservatoire Royal. 26-IV-2006. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concertos pour piano et orchestre n°13 en ut majeur KV 415, n°15 en si bémol majeur KV 450, n°21 en ut majeur KV 467. Elisso Virssaladze, piano. Beethoven Academie ; concertmeisterin : Gudrun Vercampt.

Elisso Wirssaladze et la Beethoven Academie

Dans son intégrale en cours des concertos pour piano de Mozart, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles a autant fait appel à des stars du clavier qu’à des artistes éminents mais moins médiatisés. Elisso Virssaladze fait partie de la seconde catégorie, mais cette artiste intègre, professeur redouté pour sa rigueur au Conservatoire de Moscou (son élève le plus connu est Boris Beresowski), dont Sviatoslav Richter disait qu’elle était la plus importante pianiste femme en activité, a su trouver l’admiration d’un public fidèle et connaisseur, qui se pressait en nombre ce soir pour entendre la musicienne géorgienne dans trois concertos de Mozart. Petit contretemps pour l’intégrale : elle ne sera pas complète, car en raison d’une erreur de communication, Elisso Virssaladze a préparé le Concerto n°13 plutôt que le Concerto n°11 qu’on n’entendra donc pas cette saison, et qui sera reprogrammé ultérieurement.

Le changement d’affiche n’a pas désarçonné la pianiste qui attaque le Concerto n°13 bille en tête, d’une manière décidée et franche. Son jeu est caressant mais sans affèteries, affûté, d’une grande sûreté digitale et d’une maîtrise impeccable. La sonorité est claire et lumineuse, pas très profonde, mais le son a un impact très précis et direct. Le plus impressionnant dans le jeu naturel et fin de la pianiste est sa capacité à dialoguer avec l’orchestre (les nombreux duos avec le hautbois sont mémorables), et à tenir un véritable discours, posé et réfléchi, comme si elle racontait une histoire. Voici une pianiste dont le jeu, très articulé, n’est pas très chantant, mais qui parle, et avec quelle éloquence !

Face à cette maîtrise, l’orchestre a eu bien du mal à tenir sa partie : attaques imprécises, sonorités rustiques et acides, homogénéité aléatoire… Guidée du violon par la concertmeisterin Gudrun Vercampt, la Beethoven Academie n’a pas manqué d’enthousiasme, mais à l’exception d’un excellent Jan Maebe au hautbois, ses instrumentistes ont trop souvent semblé jouer sur la corde raide.

Un concert au public très silencieux et attentif, c’est trop rare à Bruxelles, qui restera dans les mémoires pour la grâce sans mièvrerie d’une grande dame du piano.

Crédit photographique : © Jos L. Knaepen/Beethoven Academie

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Bruxelles, Conservatoire Royal. 26-IV-2006. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concertos pour piano et orchestre n°13 en ut majeur KV 415, n°15 en si bémol majeur KV 450, n°21 en ut majeur KV 467. Elisso Virssaladze, piano. Beethoven Academie ; concertmeisterin : Gudrun Vercampt.

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