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Liège, Salle Philharmonique. 25-III-2006. Alonso Mudarra (1510-1580) : Fantasia X. Fernando Sor (1778-1839) : Andante largo op. 5. Federico Moreno-Torroba (1891-1982) : Castillos de Espana (extraits). Francisco Tarrega (1852-1909) : Recuerdos de la Alhambra. Joaquin Turilla (1882-1949) : Fandanguillo. Vicente Asencio (1908-1979) : Tango de la Casada Infiel. Isaac Albeniz (1860-1909) : Suite espagnole n°1 op. 47, Sevilla. Salvador Brotons (né en 1959) : Dues suggestions, Balada et Toccata op. 23. Johan Fostier, guitare.
Festival Viva España
Liège, Salle Philharmonique. 25-III-2006. Enrique Granados (1867-1916) : Goyescas Extraits : La Maja y el ruisenor, quejas. El amor y la muerte, balada. Manuel De Falla (1876-1946) : Fantaisie bétique. Franz Liszt (1811-1886) : Rhapsodie espagnole. Nelson Goerner, piano.
Troisième et dernier festival de la saison de l'Orchestre Philharmonique de Liège, « Viva España » s'est étendu sur une semaine entière, présentant selon un modèle déjà bien rodé, récitals, concerts symphoniques, conférences et gastronomie : Collaboration avec certains restaurants de la ville et bar à tapas au Foyer Eugène Ysaÿe, servis par un personnel d'accueil habillé à la mode andalouse.
Trois concerts étaient prévus ce samedi, qui commençaient par un récital de guitare, instrument ibérique s'il en est. Johan Fostier a mis au point un programme présentant un panorama assez exhaustif et varié du vaste répertoire espagnol, allant bien au-delà des clichés folkloriques, et présentant une musique profonde et prenante, au fort pouvoir évocateur (Recuerdos de la Alhambra, Castillos de Espana, …). Vainqueur de plusieurs compétions internationales, dont le Prix de la Guitar Foundation of America, Johan Fostier est un guitariste élégant et fin, à la sonorité douce et pleine de nuances, au tempérament réfléchi et introspectif. Il remporte un très beau succès auprès du public (connaisseur, car Liège a accueilli pendant longtemps un festival de guitare réputé), conquis par sa musicalité délicate et par sa sûreté technique sans esbroufe.
Après la pause, c'est le pianiste argentin Nelson Gœrner qui prend possession de la Salle Philharmonique. Son récital va crescendo : les extraits de Goyescas sont assez maussades, hachés et peu chantants, manquant d'élan et d'un cheminement clair. Gœrner est bien plus prenant dans l'âpre Fantaisie Bétique de Falla, une œuvre dont l'appellation anodine cache une structure complexe et une expressivité radicale : le jeu est ferme, le rythme bien tenu, le développement serré, la sonorité acérée et perçante, l'expression douloureuse et amère.
L'apothéose vient avec la Rhapsodie espagnole de Franz Liszt, longue pièce d'une difficulté terrifiante, mêlant de nombreux motifs plus au moins authentiquement hispaniques, que le pianiste va maîtriser avec une sobriété et une rigueur extrêmes. Pas de clin d'œil ni d'effets dans cette interprétation fière et ombrageuse, mais un pianisme puissant et torrentiel, d'une intensité sonore exceptionnelle et d'une virtuosité sans faille. Un grand récital malgré sa courte durée, très chaleureusement accueilli par un public remarquablement attentif.
Crédit photographique : © DR
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Liège, Salle Philharmonique. 25-III-2006. Alonso Mudarra (1510-1580) : Fantasia X. Fernando Sor (1778-1839) : Andante largo op. 5. Federico Moreno-Torroba (1891-1982) : Castillos de Espana (extraits). Francisco Tarrega (1852-1909) : Recuerdos de la Alhambra. Joaquin Turilla (1882-1949) : Fandanguillo. Vicente Asencio (1908-1979) : Tango de la Casada Infiel. Isaac Albeniz (1860-1909) : Suite espagnole n°1 op. 47, Sevilla. Salvador Brotons (né en 1959) : Dues suggestions, Balada et Toccata op. 23. Johan Fostier, guitare.