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Lille. Nouveau Siècle. 22-III-2006. Thomas Adès (né en 1971) : «… but all shall be well…” ; William Walton (1902-1983) : Henry V (suite symphonique arrangée par Muir Mathieson) ; Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) : Le Songe d’une nuit d’été. Sophie Rehbinder, Stéphanie Révidat : soprano, Dominique Constantin : récitante. Maîtrise boréale (chef de chœur : Eric Deltour), Orchestre National de Lille, direction : James Judd.
Orchestre National de Lille
Le programme du concert est consacré à la musique de scène et de film, avec en fil rouge la référence à William Shakespeare. Celle-ci est évidente dans le cas des œuvres de Walton et Mendelssohn, tandis que le titre de la pièce d'Adès a deux origines : une strophe du poème « Little Gidding » de TS Eliot, et aussi une phrase extraite du Chœur des Fées du Songe d'une Nuit d'Eté. …but all shall be well… est un aimable amuse-gueule à l'orchestration scintillante, mais dont les quelques jolis motifs subissent un développement verbeux et tautologique qui fait paraître cette courte pièce infiniment longue. Après cet apéritif, la suite que le chef d'orchestre et compositeur Muir Mathieson a tirée de la musique écrite par William Walton en 1945 pour le film Henry V de Laurence Olivier. Alternant ouverture pompeuse, musique de bataille, airs contemplatifs d'apparence archaïque et chants de louanges, cette suite symphonique est plaisante, d'une robustesse roborative, mais son origine utilitaire, malgré les efforts d'un chef qu'on sent particulièrement à l'aise dans cette, est patente et elle n'atteint pas l'inspiration des grands chefs d'œuvre de Walton, comme ses symphonies ou son Concerto pour alto.
Début de concert un peu léger donc, mais la suite sera bien plus intéressante avec l'entièreté de la musique de scène composée par Mendelssohn pour le Songe d'une nuit d'été. James Judd la dirige avec entrain, choisissant des tempi rapides et une allure légère et fluide. Ainsi, la célèbre ouverture séduit par sa vigueur rythmique et par son élégance, alors que le Scherzo et la Marche des fées est d'une finesse et d'une clarté de texture remarquables. L'air avec chœur « You spotted snakes with double tongue… » permet à Stéphanie Révidat de déployer un timbre aux jolies couleurs sombres, mais la chanteuse placée en retrait souffre d'une projection un peu faible. Sa comparse Sophie Rehbinder ne fait en revanche pas grande impression, car le timbre est rugueux et le chant assez inégal. On regrettera un Intermezzo peu habité, marqué par quelques petits décalages, dans lequel le chef semble mouliner dans le vide, mais le Nocturne est magnifié par un cor très sobre et des cordes chaleureuses et lyriques, et la Marche nuptiale, fringante et éclatante, évite de verser dans le cérémonial trop clinquant, tout comme la très ludique Danse des clowns. Le concert se clôt par un final tout en frémissements et en délicatesse, au climat subtilement nostalgique. Notons pour terminer la belle tenue des jeunes choristes de la Maîtrise boréale, fort applaudis par leurs copains présents en nombre dans la salle, et la présence de la comédienne Dominique Constantin, qui récite avec talent et une très bonne diction le texte de liaison entre les différentes parties de cette musique de scène.
Crédit photographique : © : DR
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Lille. Nouveau Siècle. 22-III-2006. Thomas Adès (né en 1971) : «… but all shall be well…” ; William Walton (1902-1983) : Henry V (suite symphonique arrangée par Muir Mathieson) ; Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) : Le Songe d’une nuit d’été. Sophie Rehbinder, Stéphanie Révidat : soprano, Dominique Constantin : récitante. Maîtrise boréale (chef de chœur : Eric Deltour), Orchestre National de Lille, direction : James Judd.