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Duisburg. Deutsche Oper am Rhein. 28-I-2006. Eugen d’Albert (1864-1932) : Tiefland, drame musicale en un prologue et deux actes sur un livret de Rudolf Lothar. Mise en scène : Elmar Fulda ; décors et Costumes : Florian Parbs ; lumières : Thomas Diek et Volker Weinhart. Avec : John Wegner, Sebastiano ; Wolfgang Schmidt, Pedro ; Morenike Fadayomi, Marta ; Alfred Kuhn, Tommaso ; Heikki Kilpeläinen, Moruccio ; Netta Or, Nuri ; Lisa Griffith, Pepa ; Stephanie Woodling, Antonia ; Monique Simon, Rosalia ; Norbert Ernst, Nando. Chœur de la Deutsche Oper am Rhein (chef de chœur : Christoph Kurig), Orchestre Philharmonique de Duisburg, direction : Hans Wallat.
Il y a 40 ou 50 ans encore, Tiefland d'Eugen d'Albert était un opéra très populaire dans les pays germaniques. Des ténors tels que Günther Treptow, Hans Hopf ou Rudolf Schock ont chanté le rôle de Pedro, Marianne Schech, Inge Borkh et Astrid Varnay ont brillé dans celui de Marta. Mais depuis bien des années, Tiefland est devenu une rareté absolu. Un grand merci donc au Deutsche Oper am Rhein d'avoir reproposé ce chef-d'œuvre, l'unique opéra vériste en langue allemande.
Tiefland est basé sur le drame Terra baixa de l'écrivain catalan Àngel Guimerà. C'est l'histoire d'un propriétaire endetté (Sebastiano) qui marie sa maîtresse (Marta) à un jeune pasteur (Pedro) pour pouvoir épouser une autre jeune fille, issue d'une famille riche. Pedro, qui au début ne se doute de rien, doit finalement tuer son rival pour pouvoir gagner sa femme. C'est une histoire à la fois passionnante et romantique mise en musique de façon admirable par le compositeur allemand Eugen d'Albert.
Malheureusement, le metteur en scène Elmar Fuldar et son équipe ont tout fait pour éviter une approche naturaliste. Si la caractérisation des personnages et la direction des acteurs sont excellentes, on est moins ravi des décours mélangeant des éléments réalistes et symboliques. Et pourquoi les villageois sont-ils devenus des mineurs? Somme toute, le résultat est plutôt convaincant, mais pourquoi les metteurs en scène d'aujourd'hui ont-ils tellement peur du naturalisme?
Musicalement, cette première est une grande réussite. Au pupitre de l'Orchestre Philharmonique de Duisburg, Hans Wallat, ancien directeur musical du Deutsche Oper am Rhein, offre une lecture passionnée de l'œuvre, captivante, mais jamais vulgaire, et toujours respectueuse des chanteurs. Le rôle écrasant de Pedro a été confié à Wolfgang Schmidt. Le Siegfried des Bayreuth des années 1990, attiré ces derniers temps par des emplois tels que Hérode et même Mime, nous surprend par un portrait touchant du rôle, au chant à la fois vaillant et nuancé. Le timbre n'est pas des plus beaux, certes, mais il convient tout à fait au caractère un peu brute de Pedro. Sebastiano est incarné par John Wegner, baryton-basse à la vois impressionnante, d'un mordant idéal pour ce rôle de vilain. Tout aussi convaincant la Marta de Morenike Fadayomi, une interprétation d'une grande intensité scénique et vocale. Parmi les rôles secondaires, on remarque en particulier le Tommaso émouvant d'Alfred Kuhn, le Moruccio combatif de Heikki Kilpeläinen, la Nuri juvénile de Netta Or ainsi que la belle voix de Norbert Ernst dans le rôle de Nando.
Crédit photographique : © Eduard Straub
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Duisburg. Deutsche Oper am Rhein. 28-I-2006. Eugen d’Albert (1864-1932) : Tiefland, drame musicale en un prologue et deux actes sur un livret de Rudolf Lothar. Mise en scène : Elmar Fulda ; décors et Costumes : Florian Parbs ; lumières : Thomas Diek et Volker Weinhart. Avec : John Wegner, Sebastiano ; Wolfgang Schmidt, Pedro ; Morenike Fadayomi, Marta ; Alfred Kuhn, Tommaso ; Heikki Kilpeläinen, Moruccio ; Netta Or, Nuri ; Lisa Griffith, Pepa ; Stephanie Woodling, Antonia ; Monique Simon, Rosalia ; Norbert Ernst, Nando. Chœur de la Deutsche Oper am Rhein (chef de chœur : Christoph Kurig), Orchestre Philharmonique de Duisburg, direction : Hans Wallat.