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Lausanne. Théâtre Municipal. 20-I-2006. François-André Danican Philidor (1726-1795). Tom Jones. Comédie lyrique en 3 actes sur un livret d’Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet et Bertin Davesne adapté par Vincent Vittoz. Mise en scène : Vincent Vittoz ; Décors : Philippe Léonard ; Costumes : Michel Ronvaux ; Lumières : Roberto Venturini. Avec : Sébastien Droy, Tom Jones ; Sophie Martin-Degor, Sophie ; Marc Barrard, Monsieur Western ; Sibyl Zanganelli, Madame Western ; Carine Sechehaye, Honora ; Rodolphe Briand, Blifil ; Léonard Pezzino, Allworthy ; Pierre Arbel, Dowling ; Ana Tordera, L’Aubergiste. Orchestre Le Sinfonietta de Lausanne, direction : Jean-Claude Malgoire.

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Le programme de la soirée précise que cette comédie lyrique avait joui d'un engouement total au moment de sa création en 1756. Un spectacle qui s'est vu joué dans toute l'Europe jusqu'en 1780. Qu'en reste-t-il aujourd'hui? 

Une comédie vaudevillesque qui a pris de l'âge tant au point de vue théâtral que musical. Au vu de la relative importance donnée à la musique chantée par rapport aux dialogues parlés, il semble que cette farce devait être réservée à des acteurs sachant chanter plutôt que, comme dans cette production, à des chanteurs jouant la comédie.

Tous les écrits sur la musique de Philidor vantent unanimement la qualité musicale de l'œuvre. On parle de remarquable écriture orchestrale, du traitement particulièrement heureux des bois et des cors. Et pourtant, à Lausanne, rien de tel. Quoique honnête, la musique paraît dépourvue de brillance ne s'affirmant que comme un quelconque accompagnement de mélodies pas très recherchées. Peut-être faut-il en rechercher la raison dans la qualité de l'orchestre Le Sinfonietta de Lausanne dont le rutilant n'est pas la qualité première ou dans la direction de pas très investi dans cette affaire à entendre les nombreux décalages entre la fosse et la scène.

Reste que cette comédie décidément trop mince peine à faire sourire. Même si les dialogues de cet opéra-comique français à l'intrigue désuète et cousue de fil blanc ont été (heureusement) adaptés par le metteur en scène dans une langue plus proche notre époque, l'interprétation est loin d'être convaincante. En effet, la plupart des protagonistes récitent leur rôle au lieu de le jouer. Seuls quelques-uns tirent leur épingle du jeu. C'est le cas du baryton qui, aussi bien théâtralement que vocalement campe un Monsieur Western bourru à souhait. Avec une belle présence scénique, un entregent destructeur, on sent chez lui la patte de son de professeur. A noter encore le jeune et très prometteur talent de Carine Sechehaye (Honora), excellente comédienne doublée d'une fort jolie voix de mezzo. Les autres personnages de l'intrigue sont plus en retrait.

Si la mise en scène de est inventive et plaisante, pourquoi diable embarrasse-t-il la scène d'objets aussi encombrants? Ce doit être sa marque de fabrique! Ce tas de sable démesuré ou cette passerelle obligeant chacun à bien regarder où il met les pieds sont autant d'obstacles à un jeu d'acteur plus délié.

Si la mission que s'est donnée l'Opéra de Lausanne de faire redécouvrir des opéras ou des compositeurs passés dans les oubliettes des grandes maisons lyriques, l'entreprise est louable, mais peut-être que le catalogue des œuvres reste suffisamment vaste pour qu'on puise des œuvres plus intéressantes que ce tiède « Tom Jones ».

Crédits photographiques : © Marc Vanapelghem

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Lausanne. Théâtre Municipal. 20-I-2006. François-André Danican Philidor (1726-1795). Tom Jones. Comédie lyrique en 3 actes sur un livret d’Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet et Bertin Davesne adapté par Vincent Vittoz. Mise en scène : Vincent Vittoz ; Décors : Philippe Léonard ; Costumes : Michel Ronvaux ; Lumières : Roberto Venturini. Avec : Sébastien Droy, Tom Jones ; Sophie Martin-Degor, Sophie ; Marc Barrard, Monsieur Western ; Sibyl Zanganelli, Madame Western ; Carine Sechehaye, Honora ; Rodolphe Briand, Blifil ; Léonard Pezzino, Allworthy ; Pierre Arbel, Dowling ; Ana Tordera, L’Aubergiste. Orchestre Le Sinfonietta de Lausanne, direction : Jean-Claude Malgoire.

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