2000 ! Pas l’an deux mille et son bug qui n’a pas buggé, 2000 articles sur Resmusica, en l’an de grâce 2006, c’est à dire quelques petits six ans après sa création ! Je n’y étais pas, à l’époque. Je sévissais sur un autre site, qui démarrait au même moment. Et puis, le hasard des rencontres et des amitiés…
Car il ne faut pas s’y tromper, Internet, malgré l’éloignement, malgré la discussion via un clavier et non pas face à face, est un formidable créateur de liens sociaux, de rencontres autour d’une passion commune et d’amitiés improbables. L’occasion unique de créer des liens entre ceux qui aiment et défendent les mêmes choses. Pour Resmusica, la musique, l’amour des compositeurs et des interprètes, est ce ciment. Et nous ne parlons pas que de la musique dite « classique » ou « contemporaine » nos tendances de toujours, mais de toutes les musiques qui parlent à l’âme ! Nous ouvrons nos colonnes au jazz, aux musiques du monde, en attendant toujours d’avoir l’occasion d’ouvrir une fenêtre sur le rock. « Il existe trois sortes de musiques, la bonne, la mauvaise, et celle d’Ambroise Thomas » disait Emmanuel Chabrier. Si la référence au compositeur d’Hamlet ne reste plus qu’à l’état de boutade, le reste est vrai. Toute musique est bonne à entendre, du moment qu’elle fait bondir le cœur. Bien qu’étant folle de Rossini et Massenet, il me reste toujours une petite place pour David Bowie ou Led Zeppelin, et encore, ce sont des références passéistes. Ma fille m’a fait écouter récemment un CD des Ogres de Barback. Merveilleux. Comparable aux recréations du Poème Harmonique.
Et plus encore que la vocation de défendre la Musique, celle de venir en aide aux interprètes. Combien de musiciens merveilleux, faute d’un bon agent, d’un entourage solide ou de la suppression de leur statut d’intermittent, sommes-nous condamnés à ne plus entendre ? Plus que jamais Resmusica se donne pour mission de défendre les jeunes talents, tout en continuant à vénérer les grands interprètes.
Les webzines ont encore mauvaise réputation, nous devons nous battre chaque jour pour faire valoir notre sérieux, et certaines grandes maisons d’opéra ou majors de disques nous ferment encore leur porte, comme à des loqueteux. Or, Resmusica s’honore aujourd’hui d’un score de 45 000 visiteurs uniques, autant voire plus, que la plupart des magazines papiers !
Sommes-nous pour autant des gâcheurs de métiers, des voleurs du lectorat d’autrui, un peu comme on considère que 20 minutes l’est pour Le Monde ? Oui probablement. Mais si nous n’avions pas investi Internet de notre passion, d’autres l’auraient fait à notre place, et le problème est beaucoup plus complexe : formatage de la pensée, mondialisation de la culture, absence de réactivité, sont autant de pistes de réflexion…et d’écueils à éviter !
Un mot pour « mes » rédacteurs. Ils sont une trentaine, tous bénévoles, rétribués uniquement par les places de concerts offertes ou les CD distribués. Oui, « mes » rédacteurs, car je les aime comme mes enfants, je discute avec eux chaque soir, et je les vénère pour passer leurs moments de loisir gratuitement devant leur clavier à rendre compte des principaux évènements de la Francophonie ! Qu’ils en soient tous, et publiquement, remerciés.
Alors, vive la Musique, vive Internet, merci aux rédacteurs, merci aux 45000 lecteurs, et rendez-vous à l’article 3000 !