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Sceaux. 36e festival de l’Orangerie. 11-IX-2005. Bedrich Smetana (1824-1884) : Trio en sol mineur op. 5. Lubos Fišer (1935-1999) : Trio. Ludwig van Beethoven (1727-1827) : Trio n°7 en si bémol majeur op. 97 « à l’Archiduc ». Trio Guarneri (Cenek Pavlik, violon ; Marek Jerie, violoncelle ; Ivan Klánsky, piano.
Festival de l’Orangerie 2005
Fondé en 1986, le trio Guarneri est constitué de trois instrumentistes de la même génération, tous dotés d’une technique instrumentale sans faille. Chacun d’eux poursuit avec éclat une carrière de soliste. La formation se veut d’un style extrêmement raffiné ainsi que d’une réelle expressivité collective, où l’âme de la musique tchèque se fait clairement sentir. C’est la troisième fois que les Guarneri honorent de leur présence le festival de l’orangerie.
Programme en grande partie slave puisqu’il s’ouvre avec l’une des plus grande figure de la musique tchèque, Bedrich Smetana et son trio en sol mineur. Cette œuvre fut écrite lors d’une grande crise de désespoir, alors que le compositeur venait de perdre sa fille aînée âgée d’à peine quatre ans. Premier mouvement par conséquent poignant, avec des cris déchirants des cordes, le violon en particulier fait preuve d’un jeu précis et très expressif. Le second thème, plus calme, contrastant avec le début par sa sérénité, fait voir toutes les qualités du jeu du violoncelliste, doté d’une admirable sonorité, profonde et généreuse. Le pianiste au toucher subtil, fait part d’une virtuosité tout à fait remarquable. Les trois musiciens s’investissent dans une musique qu’ils comprennent et ressentent parfaitement.
Autre compositeur tchèque, contemporain cette fois-ci, Lubos Fišer et son trio. Il est bien rare de remarquer une œuvre aussi récente (1978) au programme de concerts du festival de Sceaux. L’œuvre brillante, énergique, fait admirer tour à tour les interprètes dans des numéros de virtuosité transcendante, ce qui a certainement enchanté d’avantage le public que l’œuvre elle-même. Œuvre néo-tonale pourtant intéressante par ses changements de climat soudain, ses violentes oppositions entre cordes et piano, son jeu des timbres et son leitmotiv sur lequel est construite toute la pièce.
En clôture, le dernier et très grand Trio op. 97 de Beethoven. Dédié à l’Archiduc Rodolphe, cette œuvre couramment surnommée « à l’Archiduc » fut écrite en mars 1811. Ce chef-d’œuvre de musique de chambre, en quatre mouvements servit de référence absolue dans le genre à tout le XIXe siècle. Premier mouvement noble et lumineux, deuxième mouvement dansant, andante cantabile au thème spirituel et profond, finale sautillant et tourbillonnant, l’œuvre est magnifiquement construite par son auteur. C’est d’une manière très romantique et expressive que le trio Guarneri l’exécuta.
Ce trio d’une grande générosité aime jouer et faire partager les musiques qui lui sont chères. Ces musiciens de grands talents dont la réputation n’est plus à faire, prirent congé de leur auditoire avec Mozart, compositeur de leur prochain album et Dvorak, pour le plus grand plaisir des auditeurs.
Crédit photographique : DR
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Sceaux. 36e festival de l’Orangerie. 11-IX-2005. Bedrich Smetana (1824-1884) : Trio en sol mineur op. 5. Lubos Fišer (1935-1999) : Trio. Ludwig van Beethoven (1727-1827) : Trio n°7 en si bémol majeur op. 97 « à l’Archiduc ». Trio Guarneri (Cenek Pavlik, violon ; Marek Jerie, violoncelle ; Ivan Klánsky, piano.