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Mahler, L’épreuve du miroir : Bernard Haitink dirige l’ONF

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Gustav Mahler (1860-1911) : symphonie n°5 en ut dièse mineur. Orchestre National de France, direction : Bernard Haitink. 1 CD Naïve V5026. Enregistré au Théâtre des Champs-Elysées lors des concerts des 30 juin et 1er juillet 2004. Notice en français et en anglais. Durée : 1h18.

 

Depuis l'arrivée de Kurt Masur à la tête de l', la phalange française peut s'enorgueillir d'accueillir quelques-uns uns des grands maestros actuels alors que les commentateurs saluent la hausse du niveau : la page de la triste période Charles Dutoit semble donc tournée. Ainsi, le néerlandais accepte désormais des invitations quasi-annuelles pour conduire l'orchestre dans l'un de ses chevaux de bataille. On se souvient d'une formidable version de concert de Pelléas et Mélisande de Debussy et d'une très bonne symphonie n°6 de . Ces deux concerts qui ont fait l'objet d'une publication discographique chez Naïve, qui ont été chaleureusement salués par la presse internationale. Cependant force est de constater qu'avec ce nouveau volume, on descend de plusieurs marches.

Dès les premières notes, l'oreille est accrochée par la prise de son. Les techniciens de Radio-France ne sont certes pas responsables de la piteuse acoustique du théâtre des Champs-Elysées mais le résultat est bien en dessous des standards actuels en matière de prise de son symphonique et de produits « mahlériens » techniquement léchés comme l'intégrale Mahler de Michael Tilson-Thomas et de son orchestre de San Francisco. Le résultat sonore donne une impression grise et floue alors que l'on aimerait plus de dynamique et de clarté. En ce qui concerne l'orchestre, la déconvenue est grande. Alors que Mahler semble être le nouvel étalon de la qualité des orchestres, les musiciens du National de France n'apparaissent pas très à leur aise. La grosse surprise vient des cuivres qui, à l'exception du très musicien corniste solo, sonnent gras et plutôt vulgaire. Les vents sont assez neutres et seules les cordes présentent une belle homogénéité mais manquent de souplesse, de couleur et de douceur. En résumé, l'ensemble est avare en précision et en puissance pour se lancer dans une telle aventure. Il n'y a qu'à comparer le résultat obtenu par l'Anglais Jonathan Nott et son orchestre de Bamberg dans cette œuvre (1SACD Tudor) pour mesurer le chemin à accomplir par l'orchestre parisien en matière de culture « malhérienne ».

Quant au maître, il nous livre ici sa quatrième interprétation au disque. Haitink est sans aucun doute l'un des plus grands malhériens actuels et il est proprement scandaleux que Philips n'ait pas terminé l'enregistrement de sa seconde intégrale à Berlin dont il manque les symphonies n° 8 et 9. Cette présente interprétation est bien inférieure aux précédents témoignages du musicien à Amsterdam (studio et live des célèbres matinées de Noël du Concertgebouw) et à Berlin. En comparaison avec la cinquième berlinoise, enregistrée en 1988, les tempi globaux sont assez identiques, mais on constate de grosses disparités entre les mouvements : le scherzo est deux minutes plus long alors que l'adagietto est deux minutes et vingt secondes plus rapide. Cette version est handicapée par deux « trous noirs » : une marche funèbre trop neutre et à la brutalité vaine et un adagietto à la sécheresse inhabitée. Les mouvements intermédiaires et le rondo-finale sont mieux venus et ils comportent quelques beaux moments, mais le tout manque d'ironie et le discours de fluidité. Nous resterons donc fidèles à Haitink à Amsterdam et Berlin (Philips) ainsi qu'à Kubelik-Amsterdam (DG), Bernstein-Vienne (DG), Chailly (Decca), Boulez (DG), Solti (Decca), Neunmann-Leipzig (Berlin Classics), Svetlanov (Harmonia Mundi), Kondrashin (Melodiya) et Rattle-Berlin (EMI) en espérant une édition du grandiose concert de Christoph Eschenbach et du Philharmonique de Vienne donné au festival de Salzbourg 2004…

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Gustav Mahler (1860-1911) : symphonie n°5 en ut dièse mineur. Orchestre National de France, direction : Bernard Haitink. 1 CD Naïve V5026. Enregistré au Théâtre des Champs-Elysées lors des concerts des 30 juin et 1er juillet 2004. Notice en français et en anglais. Durée : 1h18.

 
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