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Théâtre Mogador, 14-VI-2005, Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) : Symphonie n° 5, en ré majeur, op. 107, « Réformation » ; Le Songe d’une nuit d’été, musique de scène d’après William Shakespeare, op. 61 ; Orchestre de Paris, ; Solistes : Jennifer Smith (soprano), Della Jones (mezzo-soprano) Maîtrise de Paris. Chef de chœur : Patrick Marco. Direction : Marc Minkowski
Orchestre de Paris
L'Orchestre de Paris rend un hommage à ce très grand compositeur qu'est Mendelssohn avec des concerts symphoniques, un grand projet pour le jeune public (Le Cadeau d'anniversaire), un oratorio et une série de concerts de musique de chambre en partenariat avec le Musée d'Orsay et les Concerts de midi en Sorbonne. Ce concert achève brillamment la saison de l'Orchestre sur le thème « Mendelssohn et le romantisme ». C'est en 1829 que Mendelssohn écrivit cette symphonie qu'il mettra ensuite aux oubliettes de ses œuvres. Elle célèbre le tricentenaire de la Confession d'Augsbourg du 25 juin 1530. Il a alors 20 ans. Elle est un grand témoignage de la foi de son auteur essentiellement dans le premier mouvement et le quatrième construit sur un choral luthérien « Ein feste Burg ist unser Gott ». Cette œuvre complexe et savante, intitulée « Réformation » offre dans ses courts second et troisième mouvements Allegro vivace et Andante Attacca une élégance orchestrale de toute beauté. L'aspect profane de ces deux mouvements crée une rupture musicale et une sorte de déséquilibre qui a pu justifier l'aspect savant que lui reprochèrent les musiciens de la Société des concerts du Conservatoire (ancêtre de l'Orchestre de Paris) qui créèrent l'œuvre à Paris en 1832.
A la tête de l'Orchestre, Marc Minkowski insuffle à l'œuvre une force, une énergie et une dynamique appréciables mais parfois trop appuyées, surtout dans les deux mouvements extrêmes, alors qu'il trouve la légèreté et la finesse qui conviennent aux deux mouvements intermédiaires.
Suivait Le Songe d'une nuit d'été, musique de scène d'après Shakespeare dans sa version anglaise intégrale. Sa marche nuptiale en a fait une des partitions les plus célèbres de Mendelssohn et Robert Schumann la qualifia à juste titre de « ruissellement de jeunesse ». C'est une des plus belles œuvres du compositeur qui n'a que dix-sept ans quand il en composa l'ouverture en 1826. Il l'écrivit intégralement en 1843, à la suite de la commande du roi Frédéric Guillaume IV d'une musique de scène pour la superbe féerie shakespearienne. Mendelssohn retrouve ce climat de rêve, de magie et d'onirisme plein de jeunesse et de poésie du grand dramaturge anglais. On est captivé par la beauté des cordes, la souplesse et le frissonnement des bois, le beau chuchotement des flûtes que Marc Minkowski restitue avec une grande finesse. Il séduit par les couleurs orchestrales, la beauté de la texture instrumentale, les changements d'atmosphère décrits avec élégance.
Ceux qui attendent beaucoup de chant dans l'œuvre en seront pour leurs frais. Les textes parlés l'emportent, mais chant et paroles sont admirablement menés par les chanteurs de l'excellente Maîtrise de Paris, la soprano Jennifer Smith et Della Jones, la grande mezzo britannique. On se croirait à la Royal Shakespeare Company tant l'articulation des mots, leur rythme, leur poésie tiennent de présence.
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Théâtre Mogador, 14-VI-2005, Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) : Symphonie n° 5, en ré majeur, op. 107, « Réformation » ; Le Songe d’une nuit d’été, musique de scène d’après William Shakespeare, op. 61 ; Orchestre de Paris, ; Solistes : Jennifer Smith (soprano), Della Jones (mezzo-soprano) Maîtrise de Paris. Chef de chœur : Patrick Marco. Direction : Marc Minkowski