Ainsi font font font…les Marionnettes magiques de Liao Wen-Ho

Pour la IXe année consécutive, la Maison des Cultures du monde nous offre le passeport pour des voyages aux destinations surprenantes, grâce à son Festival de l’Imaginaire. Fidèle à sa volonté de faire découvrir de nouvelles formes artistiques, la direction du festival propose actuellement un cycle de trois spectacles venant de Taiwan. Présentant – comme l’indique la brochure – un véritable « kaléidoscope des arts taïwanais », cette programmation permettra au public présent dans la salle de se familiariser avec le patrimoine culturel de ce pays. Premier de cette série, le théâtre des marionnettes à gaine de monsieur Liao Wen-Ho est un moment de bonheur et de rires. A l’origine, le spectacle de marionnettes se déroulait sur le parvis des temples, en offrande aux dieux. Il se dégagera progressivement de ce cadre religieux pour prendre sa place dans la vie de tous les jours. Les histoires de l’époque évoquaient soit un épisode de la vie d’une des divinités du temple, soit un épisode d’un roman classique, historique.

La programmation de la soirée d’hier n’a pas dérogé à la règle et la troupe de Liao Wen-Ho nous proposait tout d’abord un épisode du célébrissime Pèlerinage vers l’Ouest, le singe Sun Wu Kong et la Grotte de Feu. Protecteur du moine Hsuan Tsang, Sun Wu Kong doit accompagner son maître qui se rend au pays de Bouddha pour en rapporter les textes sacrés. Dans sa quête, le religieux se verra adjoindre deux autres gardiens, le cochon glouton Zhu Ba Jie et le démon Sha Wu Jing. Les histoires rocambolesques du roi des singes et de ses compagnons sont connues de tous les enfants chinois, vietnamiens, etc. Dans l’extrait présenté, notre héros doit aller délivrer son maître des mains de l’Enfant rouge qui habite dans la Grotte de Feu. Pour nous raconter cette histoire, de petites marionnettes à peine plus grande que la main s’agitent et nous traduisent en mouvement le texte lu par Liao Wen-Ho. Combats, poursuites entre les personnages sont au programme de ce numéro ainsi que du suivant, Héros vaillant. A la différence de la première pièce qui est extraite d’un classique de la littérature chinoise, la seconde pourrait être tout droit sortie du studio des Shaw Brothers qui produisirent les films de Bruce Lee et autres films de « kung-fu » qui redeviennent tant à la mode à présent, avec par exemple Tigre et Dragon d’Ang Lee.

Dans notre histoire, Héros vaillant doit se battre contre Tigre de tonnerre et toute sa bande de brigands, Fantôme suprême, Diable sournois, etc. Les marionnettes mesurent une bonne quarantaine de centimètres et sont toutes plus belles les unes que les autres. Beaucoup plus grande que celles du premier numéro, elles demandent d’autant plus de dextérité qu’elles sont articulées au niveau des coudes et des genoux. Costumes chamarrés, pétards, volatiles crachant du feu, tels sont les éléments qui accompagnent le spectateur du Héros vaillant.

L’action de tout le spectacle est rythmée par une bande son dont le principal instrument est le synthétiseur accompagné d’une boîte à rythmes. Certains pourraient trouver la musique répétitive, banale, mais qu’importe, nous sommes là pour nous amuser et cette troupe de marionnettes démontre en un peu plus d’une heure que les deux mots « art » et « populaire » ne sont en rien contraires. Divertir les gens, le « peuple » quoi de plus satisfaisant pour un artiste ?

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