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Joseph Haydn (1732-1809) : Concerto pour pianoforte et cordes en Sol majeur Hob. XVIII : 4. Concerto pour pianoforte, violon et cordes en Fa majeur Hob. XVIII : 6. Concerto pour pianoforte et cordes en Ré majeur Hob. XVIII : 11. Pianoforte Monika May (Marburg, 1986) d’après Walter (Vienne 1785) : Andreas Staier. Violon (Hob. XVIII : 6) : Gottfried von der Goltz. Freiburger Barockorchester placé sous la direction de Gottfried von der Goltz. 1 CD Harmonia Mundi, HMC 901854. Durée 64’20 © 2004. Notice en Anglais, allemand et français.
Harmonia MundiIl serait abusif de dire que les concertos n'occupent qu'une portion congrue du catalogue des œuvres de Haydn. Toutefois, il est à noter que, pour ce qui le concerne, le genre n'a pas eu l'heur de connaître le même engouement que la symphonie.
S'il lègue 106 symphonies (en tenant compte des symphonies concertantes), Joseph Haydn ne signe en revanche que 24 concertos, destinés pour l'essentiel au pianoforte. En cet hiver 2004/2005, il est toutefois à noter que cette forme musicale abordée par le protégé des Esterházy suscite grand intérêt. Après la très pertinente réédition par Pan Classics des quatre rares concertos pour violon (lire l'article), Harmonia Mundi convoque la fine fleur actuelle de la musique du XVIIIe siècle pour ceux dédiés au « clavicembalo » : Andreas Staier et Gottfried von der Goltz. Le premier s'est taillé une solide réputation de pianofortiste, jouant essentiellement sur claviers d'époque (ou copies) les œuvres de Haydn, Mozart et de leur pairs des Lumières. Le second, violoniste de formation, dirige l'ensemble baroque de Freiburg in Breisgau fondé en 1987, ensemble qui se produit sur les plus grandes scènes d'Europe et du monde, proposant régulièrement des interprétations virtuoses et surtout pleines de brillance des œuvres pour lesquelles il a tout naturellement vu le jour. La souplesse et l'équilibre général de cet ensemble le dispute à un sens de l'articulation et de la dynamique sans pareil. Ne forçant jamais sur les contrastes, évitant les effets que d'autres cultivaient du temps des pionniers baroqueux, le Freiburger propose un son ample, généreux et un jeu d'une grande précision qui évite tout maniérisme. Il suffit d'écouter leur CD de divertimenti pour cordes de Mozart paru il y a tout juste une année (lire l'article) pour s'en convaincre.
Pour cette gravure « Haydn », les Freiburger récidivent avec bonheur. Ils entourent un Andreas Staier qui a déniché un instrument d'une rare beauté. Des aigus épanouis aux graves délicates, l'instrument ne semble pas avoir de « notes de passages » autour desquelles le timbre changerait. Mais la qualité de la facture de l'instrument n'est bien sûre pas l'unique raison autorisant l'enthousiasme. Le jeu de Staier se pare d'ornements réjouissants et donne une impression d'évidence de cette musique certes faite de conventions, mais qui se révèle surtout enjouée dans ses sections rapides et visant une expression plus intime dans les passages lents. Le Largo du concerto pour pianoforte et violon offre de superbes moments allant dans ce sens, encore rehaussés en l'espèce par le très beau violon solo du titulaire du Freiburger. Pour les adeptes des pages les plus démonstratives, la patience consistant à laisser s'égrener les plages du disque jusqu'à la dernière se trouvera récompensée par le très fougueux Rondo all'Ungarese conclusif du concerto en Ré majeur, pris avec aplomb, un sens très vivant de l'exposition thématique et, au surplus, des instants d'une infinie délicatesse.
Il est difficile d'imaginer lecture et instrumentation plus abouties pour ces œuvres de Haydn parfois taxées de faciles. L'état de grâce des musiciens l'interprétant est immédiatement contagieux et est susceptible de faire de ce disque un must pour toute phonothèque laissant la part belle au XVIIIe siècle.
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Joseph Haydn (1732-1809) : Concerto pour pianoforte et cordes en Sol majeur Hob. XVIII : 4. Concerto pour pianoforte, violon et cordes en Fa majeur Hob. XVIII : 6. Concerto pour pianoforte et cordes en Ré majeur Hob. XVIII : 11. Pianoforte Monika May (Marburg, 1986) d’après Walter (Vienne 1785) : Andreas Staier. Violon (Hob. XVIII : 6) : Gottfried von der Goltz. Freiburger Barockorchester placé sous la direction de Gottfried von der Goltz. 1 CD Harmonia Mundi, HMC 901854. Durée 64’20 © 2004. Notice en Anglais, allemand et français.
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