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Munich. Bayerische Staatsoper. 20-XII-2004. Giacomo Puccini (1858-1924) : La Bohème, opéra en quatre actes de sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica. Mise en scène : Otto Schenk, décors et costumes : Rudolf Heinrich. Avec : Hasmik Papian, Mimì ; Tomislav Mužek, Rodolfo ; Margarita de Arellano, Musetta ; Martin Gantner, Marcello ; Christian Rieger, Schaunard ; Steven Humes, Colline ; Alfred Kuhn, Benoît ; Gerhard Auer, Alcindoro ; Manolito Mario Frantz, Parpignol. Chœurs de la Bayerische Staatsoper (chef de chœur : Andrés Máspero), Orchestre de l’Opéra d’État de Bavière, direction : Marco Armiliato.
Temps d'hiver, temps de grippe. Ce 20 décembre c'est le tour de la talentueuse soprano allemande d'origine grecque, Anja Harteros, dont les mélomanes munichois attendaient avec impatience la première Mimì in loco.
Une remplaçante est vite trouvée en la personne de Hasmik Papian. Seulement, grâce au temps hivernal, la chanteuse arménienne met une journée entière pour se rendre de Vienne à Munich. Ce n'est qu'une heure avant le spectacle qu'elle arrive dans le théâtre. Sa prestation sans failles est d'autant plus étonnante. Papian possède une belle voix, au médium ample et plutôt sombre, mais aux aigus faciles et rayonnants. Son chant est nuancé, son jeu est naturel et son interprétation touche directement le cœur du spectateur. A son Rodolfo on aurait cependant souhaité une partenaire avec une voix plus légère. Car le ténor germano-croate Tomislav Mužek, doté d'un timbre des plus séduisants, chante, certes, un Rodolfo très poétique, mais la voix est encore bien petite. Son contre-ut sort sans aucun effort, mais ses beaux aigus manquent de l'éclat indispensable à tout chanteur puccinien. Techniquement, il doit encore soigner ses notes de passage, tout comme son jeu sur scène, par moments plutôt maladroit. A part les deux protagonistes, cette représentation sert essentiellement à démontrer les inconvénients d'un théâtre de répertoire de style allemand :
I : Une production classique et belle, datant de 1969, que, pourtant, personne ne réalise plus selon les intentions du metteur en scène, où chacun fait un peu ce qu'il veut.
II : Des seconds rôles tenus par des troupiers aussi professionnels que peu mémorables : un Marcello (Martin Gantner) au timbre clair et raide, une Musetta (Margarita de Arellano) bien chantée, mais trop sage, un Colline (Steven Humes) plus aigu que le baryton bien opaque de Schaunard (Christian Rieger).
III : Un chef enfin (Marco Armiliato), qui devrait être capable de diriger la représentation sans aucune répétition, mais qui ne maîtrise nullement la situation. Au lieu d'interpréter La Bohème, il passe les trois quarts de la soirée à coordonner, avec plus ou moins de succès, la scène et la fosse, voire les membres de l'orchestre entre eux.
Ce n'est qu'au quatrième acte que la situation s'améliore. Soudainement, Martin Gantner nous surprend avec de superbes piani, Steven Humes nous touche avec l'air du manteau, et Marco Armiliato parvient enfin à déployer les magnifiques mélodies pucciniennes. Comme quoi la musique du maître toscan sort toujours vainqueur – ou presque …
Crédit photographique : © DR
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Munich. Bayerische Staatsoper. 20-XII-2004. Giacomo Puccini (1858-1924) : La Bohème, opéra en quatre actes de sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica. Mise en scène : Otto Schenk, décors et costumes : Rudolf Heinrich. Avec : Hasmik Papian, Mimì ; Tomislav Mužek, Rodolfo ; Margarita de Arellano, Musetta ; Martin Gantner, Marcello ; Christian Rieger, Schaunard ; Steven Humes, Colline ; Alfred Kuhn, Benoît ; Gerhard Auer, Alcindoro ; Manolito Mario Frantz, Parpignol. Chœurs de la Bayerische Staatsoper (chef de chœur : Andrés Máspero), Orchestre de l’Opéra d’État de Bavière, direction : Marco Armiliato.