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Claudio Monteverdi (1567-1643) : Vespro della Beata Vergine, nouvelle transcription de Rinaldo Alessandrini. Avec : Roberta Invernizzi, Monica Piccinini, Anna Simboli (sopranos), Sara Mingardo (contralto), Francesco Ghelardini (alto), Vincenzo di Donato, Luca Dordolo, Gianluca Ferrarini (ténors), Pietro Spagnoli, Furio Zanasi (barytons), Antonio Abete, Daniele Carnovich (basses). Concerto Italiano, direction : Rinaldo Alessandrini. 2 CD Naïve OP30405. Texte de présentation en français. Enregistré en avril 2004 au Palazzo Farnese, Rome. TT : 1h45’27’’
NaïveEn ce mois de novembre, vous commenciez à vous inquiéter de trouver un cadeau de Noël pour votre oncle Jules, amateur de livres d'art, votre tante Germaine, grenouille de bénitier, votre cousin Alphonse, baroqueux invétéré, et votre grande sœur, amoureuse de belle musique. Ne cherchez plus, car le nouveau coffret des Vêpres de la Vierge édité par Naïve les contentera tous !
Tout d'abord l'objet est beau, magnifique même, luxueux, du format d'un livre (pas évident à ranger dans sa discothèque, donc) et se feuillette comme un livre d'images, illustré de somptueuses gravures, reproductions de maîtres italiens du XIII° au XVI° siècle, toutes en rapport avec la Vierge mais pas forcément contemporaines de Monteverdi. Pas de démarche artistique visible, juste le plaisir de l'œil et celui du toucher : gratuit comme la beauté.
Ensuite Rinaldo Alessandrini s'exprime dans un long article assez ardu sur ses choix de transcription, qu'il s'agisse de la renonciation aux antiennes, de l'usage des fiffari, instruments à anches, en lieu et place des flûtes, ou de la transposition vers le bas du Magnificat à sept voix et le maintien de la tonalité d'origine pour le Magnificat à six voix, les éléments les plus immédiatement audibles étant l'utilisation d'un seul chanteur par partie et l'absence de doublure instrumentale.
Cette structure musicale allégée, cette texture transparente, donnent à l'œuvre tout son sens : ensoleillée comme le ciel de Mantoue, théâtral comme l'Orfeo du même Monteverdi, dont il a réutilisé la toccata d'ouverture pour le répons initial de ces Vêpres, d'une immédiate italianité et surtout profondément mystique, il y aurait de quoi se convertir à la seconde devant cette profondeur, cette religiosité, cette spiritualité, cette ferveur qui illumine l'œuvre de l'intérieur, comme la lumière des tableaux qui agrémentent le coffret.
Les grands noms du chant baroque italien ont été convoqués pour la circonstance, excusez du peu : Roberta Invernizzi, Sara Mingardo, Furio Zanasi, Antonio Abete, au côté d'autres noms moins célèbres mais tout aussi talentueux, et de chanteurs connus pour leurs qualités dans d'autres répertoires (Pietro Spagnoli, rossinien émérite). Il est inutile de décerner des médailles individuelles quand le principal mérite de ces voix est justement de se fondre les unes dans les autres, quasiment a capella, à l'instant où, retenant notre souffle, nous nous sentons quasiment touchés par la grâce divine.
Rappelons pour terminer la parution récente d'un livre sur Claudio Monteverdi par Rinaldo Alessandrini, aux éditions Actes Sud.
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Claudio Monteverdi (1567-1643) : Vespro della Beata Vergine, nouvelle transcription de Rinaldo Alessandrini. Avec : Roberta Invernizzi, Monica Piccinini, Anna Simboli (sopranos), Sara Mingardo (contralto), Francesco Ghelardini (alto), Vincenzo di Donato, Luca Dordolo, Gianluca Ferrarini (ténors), Pietro Spagnoli, Furio Zanasi (barytons), Antonio Abete, Daniele Carnovich (basses). Concerto Italiano, direction : Rinaldo Alessandrini. 2 CD Naïve OP30405. Texte de présentation en français. Enregistré en avril 2004 au Palazzo Farnese, Rome. TT : 1h45’27’’
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