Plus de détails
Karajan, le chef d’orchestre. Bruno Streiff. Roman. Les Editions Complicités. 2004. 170 pages.
Nous savons qu'il existe déjà de nombreux écrits sur le chef autrichien Herbert von Karajan. Cet ouvrage ne présenterait dès lors qu'un mince intérêt s'il ne nous fournissait pas d'autres sujets d'investigation comme autant de pistes pour comprendre la personnalité d'un des chefs d'orchestre les plus controversés du XXe siècle.
Bruno Streiff choisit ici de nous en parler en nous faisant voyager tour à tour dans l'Histoire du XIXe et du XXe siècle, pour vivre la dernière œuvre de Brahms et la dernière mise en musique de Karajan, le Requiem Allemand.
C'est un moment romanesque singulier où l'on passe d'une correspondance imaginaire entre Johannes Brahms et Clara Schumann au témoignage du chef d'orchestre sur son implication dans la création de ce Requiem et par extension dans sa carrière de musicien. L'intérêt de ce livre réside dès lors dans cette rencontre extraordinaire avec un homme qui sait qu'il va mourir et qui se livre complètement. Personnage adulé par certains et rejeté par les autres on comprend vite que cet homme — hors de la vie contemporaine et même quotidienne — ne pouvait vivre que sincèrement la musique.
Bruno Streiff a rencontré le Maître lors de stages pour ses propres mises en scène d'opéra. Cette occasion d'approcher Karajan lui a donné l'opportunité de bien connaître le chef et l'homme. Il nous livre ici toutes les angoisses liées à l'interprétation d'une œuvre aussi gigantesque que le Requiem de Brahms. L'impulsion des cuivres, la présence des cordes, nous rapproche de la vie d'un chef d'orchestre, qui n'est pas l'un des moindres de par ses engagements musicaux que de son «aura» médiatique. C'est bien la Musique qui aura toujours guidé Karajan et nous entendons dorénavant son ultime Requiem Allemand d'une manière bien différente.
Plus de détails
Karajan, le chef d’orchestre. Bruno Streiff. Roman. Les Editions Complicités. 2004. 170 pages.
Complicités