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Quatuor Talich – Intégrale Mendelssohn

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Félix Mendelssohn : Les Quatuors à cordes. Quatuor Talich : Yan Talich : 1er violon  ; Petr Macececk : 2ème violon ; Vladimir Bukac : alto ; Petr Prause : violoncelle. 3 CD Caliope (CAL 9302, durée 79’50, DDD ,2001 ; CAL 9311, durée 52’36, DDD, 2001 ; CAL 9312 ; durée 66’28, DDD, 2003).

 

Le prestigieux , l'une des meilleurs formations mondiales du genre, vient de terminer un travail de longue haleine, commencé en 2001, l'enregistrement des Quatuors à cordes de -Bartholdy.

Ce Quatuor fut formé en 1964 par Yan Talich père et acquit sa renommée dès ses débuts. Au milieu des années 1990, la formation commença un rajeunissement, pour arriver à sa forme actuelle, dirigée par Yan Talich fils. Petit neveu de Vaclav Talich, qui dirigea la Philharmonie de Prague et fils du fondateur de la formation, il est réputé dans la monde entier comme soliste et musicien de chambre. A ses côtés, il a le violoniste Petr Macecek, qui fut premier dans plusieurs orchestres de chambre, l'altiste Valdimic Bukac (qui est également connu comme violoniste) et le violoncelliste Petr Prause qui, lui aussi, a effectué une belle carrière musicale avant d'intégrer le Quatuor. L'enregistrement de ces œuvres du compositeur allemand n'est pas inédit, puisque d'autres formations s'y sont déjà essayées (notamment le Quatuor Cherubini en 1990 et le Quatuor Takacs dans les années 1980), mais constitue tout de même un événement, dans le sens où le donne toujours une lecture personnelle à ses interprétations.

Le premier CD de la série (CAL 9302), comporte les trois Quatuors de l'opus 44 (le n° 1 en ré majeur, le n°2 en mi mineur et le n°3 en mi bémol majeur). dès les premières mesures, les musiciens montrent que leur version de cette œuvre est à la hauteur des espérances. Naturellement, la preuve de la virtuosité des artistes n'est plus à faire. Ils savent donner une couleur particulière à ces pièces dédiées à Son Altesse Royale Monseigneur le Prince Royal de Suède et publiées sous un opus unique à Leipzig en 1837-1838. Que ce soit dans les mouvements rapides ou dans les lents, les membres du se jouent des difficultés de la partition, apportant un grand plaisir à l'écoute. Ils savent tour à tour faire pleurer leurs instruments ou, au contraire, les faire exulter, faisant partager leurs émotions avec l'auditeur dont ils captent l'attention. Bien que n'ayant pas été écrits au départ dans le but de former un cycle, on ressent une homogénéité dans les trois numéros de cet opus, que les musiciens font ressortir par l'interprétation magistrale qu'ils en livrent. Dans l'ensemble, les trois Quatuors demandent une grande virtuosité de la part des interprètes. Autre ressemblance, ils ont une forme classique en quatre mouvements, le premier étant un allegro, le deuxième un scherzo ou un menuetto, le troisième un mouvement lent pour se terminer sur un mouvement rapide.

Le deuxième CD de cette intégrale (CAL 9311) est consacré aux premiers Quatuors (p. 12 et 13), œuvres de jeunesse du Mendelssohn puisqu'il les a composées alors qu'il n'avait que 18 et 20 ans. L'enregistrement débute avec le Quatuor à cordes en mi bémol majeur opus 12, qui, contrairement à ce que laisserait croire la classification, est le second à avoir été écrit. Tout comme dans le premier CD de cette série, ces deux pièces forment un tout homogène. Le point le plus frappant est que ces deux Quatuors sont tous deux d'inspiration beethovénienne. Il s'agit, aussi, de véritables chefs d'œuvres montrant une grande maturité précoce de la part du compositeur. Celui-ci n'est pas trahi par les interprètes qui savent rendre cette ambiance si particulière empreinte à la fois de classicisme et de romantisme en se détachant par instant du modèle beethovénien.

Enfin, pour terminer le tour de cette trilogie consacrée aux Quatuors à cordes de Mendelssohn, le troisième enregistrement (CAL 9313), qui est également le dernier en date. Tout en continuant cette ronde des œuvres, il présente plusieurs différences par rapports à ses deux prédécesseurs. Tout d'abord, le Quatuor en fa mineur op. 80, considéré comme testamentaire. Le CD est complété par d'autres pièces, le Quatuor en mi mineur, qui est une œuvre de jeunesse de Mendelssohn puisqu'il n'avait que 14 ans au moment de l'écriture. Il est toutefois d'une grande maturité. Dernier morceau au programme de ce CD, « Quatre pièces pour Quatuor à cordes op. 81 », compilation de quatre œuvres indépendantes réunies en 1850 par l'éditeur Julius Rietz. Mais, contrairement aux apparences, ce CD n'est pas un fourre-tout, présentant un certaine intégrité grâce au talent et à la virtuosité des musiciens, qui font office de ciment à cet édifice. Autre différence ensuite, celle des instruments. Seul Petr Prause a conservé son violoncelle Januarius Cagliano de 1756 au fil des trois enregistrements. Jan Talich est passé sur un violon de Januarius Cagliano de 1790 (contre un Stradivarius de 1714), Petr Macecek joue à présent sur un violon de Francesco Ruggieri de 1694 (à la place d'un Guarneri del Gesu de 1742) et Valdimic Bukac a troqué son alto Antonius & Hieronymus Amati de 1665 contre un Lorenzo Guardagnini de 1740. Mais, qu'on se rassure, ces changements d'instrument ne perturbent pas l'audition.

Les trois CD de cette intégrale des Quatuors à cordes de Mendelssohn sont de bonne facture, les prises de son irréprochables. Chacun est accompagné d'un petit livret en français et en anglais (et en allemand pour le dernier enregistrement en date), présentant brièvement le Quatuor Talich, le compositeur ainsi que les œuvres pour chaque enregistrement. Il ne reste plus pour la maison Calliope qu'à les réunir dans un coffret pour en faire une somptueuse pièce de référence.

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Félix Mendelssohn : Les Quatuors à cordes. Quatuor Talich : Yan Talich : 1er violon  ; Petr Macececk : 2ème violon ; Vladimir Bukac : alto ; Petr Prause : violoncelle. 3 CD Caliope (CAL 9302, durée 79’50, DDD ,2001 ; CAL 9311, durée 52’36, DDD, 2001 ; CAL 9312 ; durée 66’28, DDD, 2003).

 
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