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Contemporary Slovak quartet. Jozef Malovec (1933) : Quatuor à cordes n°5 « Symmetrical Music » (1987). Jozef Sixta (1940) : Quatuor à cordes n°2 (1984). Egon Krák (1958) : Quatuor à cordes « Spiritus tuus in nobis » (1995). Peter Zagar (1961) : Quatuor à cordes (1995). Peter Martinek (1962) « The Touch » – Winterquartet (1996). Moyzes Quartet. 1 CD. Enr. : 1998. 73mn53s. CD SF 00212131. Music Fund Bratislava.
CD DiffusionVoici une nouveauté particulièrement attractive distribuée en France par CD Diffusion. Édité en 1998 dans la série « Contemporary slovak … » lancée en 1994 par la Music Found Bratislava avec une première réalisation intitulée « Contemporary slovak accordion », ce CD présente sous le titre « Contemporary slovak quartet » un échantillon représentatif de ce que la musique de chambre contemporaine slovaque peut réaliser de plus inspiré et qui reste encore trop méconnu en France. Les partitions sont bien servies par le célèbre Quatuor Moyzes que l’on peut présenter comme l’ensemble de musique de chambre le plus en vue de Slovaquie, dans un programme rendant naturellement hommage à l’expérience des compositeurs.
Né en 1933, Jozef Malovek, haute figure de la génération des années soixante, prend la première place avec une œuvre créée en 1987, Symetricka hubda (Musique symétrique). Le compositeur s’inspire ici des découvertes archéologiques faites en Slovaquie dans les années quatre-vingt et déclare vouloir « payer son tribut » à la culture d’un peuple vieux de plusieurs milliers d’années. Il signe une œuvre de dix-huit minutes en quatre mouvements qui exposent tour à tour les impressions laissées par l’observation de poteries aux dessins symétriques. La musique, illustrative, évoque le passé avec force et respect. Elle fait également appel à des thèmes populaires rapprochant cette très ancienne culture de la Slovaquie actuelle si chère au compositeur.
Le Quatuor à cordes n°2 de Jozef Sixta (né en 1940) est une œuvre très élaborée dans sa forme et sa composition. Dans la forme, le Quatuor, composé entre 1983 et 1984, compte trois mouvements que séparent deux intermezzi. La musique évoque une arche : ce que suggère un début hésitant, suivi d’une intensification, d’un point culminant – puis d’une diminuendo avant l’évanouissement total. L’œuvre, très tourmentée, ne laisse que peu de place à la détente, ce qui la classe assurément parmi les créations les plus intéressantes de ces vingt dernières années.
Le Quatuor à cordes Spiritus tuus in nobis (L’esprit en nous) écrit en 1995 par Egon Krák (1958) donne la priorité à l’harmonie. Le musicien réalise là une œuvre très belle aux sonorités tantôt chaudes et tendres, tantôt acides et rêches, libérant d’exquises impressions de sérénité et de bonheur extatique. Harmonie et gravité étant les principes régulateurs des micro et macrocosmes, le compositeur tente d’exprimer la quête de l’Homme, toujours à la recherche de son équilibre dans un Monde qu’il voudrait parfaire – même s’il doit pour cela ne plus vivre en paix.
Peter Zagar (1961) est un créateur hors norme. En dehors de l’avant-garde, il renie une certaine appartenance à un post-modernisme faussement novateur, et écrit une musique ne combinant que les effets et les procédés, qu’il affectionne particulièrement. Mais sans négliger pour cela les notions de contraste, de répétition, d’idée musicale avec ses attributs (logique, forme, longueur), d’harmonie et de rythme. Son Quatuor à cordes en un mouvement de huit minutes environ est une œuvre très classique aux sonorités chaudes et légères qui s’accorde à toutes les oreilles… mais ne parvient pas vraiment à convaincre.
« The touch » écrit en 1996 par Peter Martinek (1962) est une seconde rencontre entre le compositeur et la Nature. Ce quatuor est une confession de l’Humanité, qui dévaste la beauté de la Création dont elle est issue. L’œuvre est autant un cri d’alarme que d’espérance envers l’Homme, qui ne manquera pas de se repentir en cessant sa sinistre besogne. Ce mouvement de treize minutes commence très lentement dans une atmosphère sombre et inquiétante d’où l’espoir semble anéanti. Puis le rythme s’accélère dans une sorte d’agacement ; la menace, soutenue par les pizzicati des violons, est bien là. Puis le climat se détend, et l’on sent poindre une fibre d’espoir que le violoncelle tente de ne pas laisser échapper. Après un bref silence, la lumière apparaît et réchauffe une atmosphère devenue pure et bienveillante.
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Contemporary Slovak quartet. Jozef Malovec (1933) : Quatuor à cordes n°5 « Symmetrical Music » (1987). Jozef Sixta (1940) : Quatuor à cordes n°2 (1984). Egon Krák (1958) : Quatuor à cordes « Spiritus tuus in nobis » (1995). Peter Zagar (1961) : Quatuor à cordes (1995). Peter Martinek (1962) « The Touch » – Winterquartet (1996). Moyzes Quartet. 1 CD. Enr. : 1998. 73mn53s. CD SF 00212131. Music Fund Bratislava.
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