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Helvétie Musicale I – Frank Martin (1890-1974)

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Le Mystère de la Nativité. Barbara Locher, soprano ; Liliane Zürcher, alto ; Christoph Einhorn, Hans-Jürg Rickenbacher, ténors; Peter Brechbüher, Philippe Huttenlocher, barytons ; Michael Pavlu, Rudolf Rosen, basses. Chœur de l’Académie de Lucerne, chœur d’homme InVoice de l’Ecole de Musique d’Etat de Lucerne, l’Ensemble Mozart de la Muzikhochsule de Lucerne, Orchestre symphonique de Lucerne. Direction : Alois Koch. Enregistrement « live » en décembre 2000. DDD. Notice trilingue (français-allemand-anglais). Livret traduit en allemand. TT : 100’51’’. 38 €.

Requiem. Christine Esser, soprano ; Verena Barbara Gohl, alto ; Berhard Scheffel, ténor ; Martin Bruns, baryton ; Berhard Billeter, orgue ; Gottfried Bach, clavecin ; Alain Girard, hautbois d’amour. Capella Cantorum de Constance, Collegium Vocale de Zurich, ensemble Musicuria et vents du Sinfonietta de Bâle. Direction : Klaus Knall. Enregistrement « live » en novembre 1999. DDD. Notice trilingue (allemand-français-anglais). Texte du requiem traduit en français et allemand. TT : 45’51’’. 18 €.

Messe [+ Adolf Brunner (1901-1992) : l’Evangile de Noël selon Saint Luc]. Collegium Vocale de Zurich, ensemble Musicuria. Direction : Klaus Knall Enregistrements « live » en septembre 2000 (Martin) et décembre 1999 (Brunner). DDD. Notice trilingue (allemand-français-anglais). Texte de la Messe traduit en allemand et français. Texte de L’Evangile non traduit. TT : 52’23’’. 18€.

 
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Distributeur de petits labels d'Europe Centrale, CD-Diffusion livre ces derniers mois en France une série de disques consacrés à des compositeurs helvètes par le label Musikszene Schweiz. Saluons cette entreprise courageuse qui permet au discophile de découvrir les musiques créées sur la rive nord du lac Leman.

est sans conteste le compositeur suisse romand le moins méconnu – à défaut d'être le plus connu – avec Arthur Honegger et Ernest Bloch. Le Mystère de la Nativité est une vaste fresque chorale en douze tableaux, prévue pour être donnée aussi bien en concert que sur la scène. Le texte d'Arnoul Gréban, auteur oublié du XVe siècle, propose les interprétations de la naissance du Christ vue des Cieux, de la Terre et des Enfers avec des effectifs conséquents : chœur et orchestre symphonique et pas moins de huit solistes. Les trois mondes se distinguent par les langages musicaux employés : atonal et dissonant pour les Enfers, chromatique et expressif pour la Terre et modal pour les Cieux. Avec ce Mystère, tente de retrouver l'esprit des mystères et soties médiévaux représentés dans les églises ou sur leurs parvis, s'engageant ainsi dans une entreprise similaire et contemporaine à celle de Britten avec ses Church Paraboles.

L'ensemble des interprètes n'appelle que des louanges. Bien que la plupart des chanteurs et le chœur soient germaniques, la prononciation du texte et sa compréhension sont d'une clarté exemplaire, avec une mention spéciale pour , ténor titulaire du rôle semi-parlé de Satan qui sait trouver la gouaille et la verve nécessaire, donnant l'impression à l'auditeur de se trouver dans un tableau de Jérôme Bosch. L'orchestre ne démérite pas non plus dans cette partition parcellaire à l'instrumentation fine et ciselée. Louanges également au chef , dont la carrière l'a souvent cantonné dans sa ville de Lucerne. Cet enregistrement vient heureusement pallier la disparition des catalogues de la version Ansermet (ensemble Pro Arte de Lausanne, 2 CD Cascavelle) d'une œuvre magistrale trop rare à l'affiche des concerts.

Avec son Requiem, signe, peu avant sa mort, son véritable chef-d'œuvre choral. La partition est ascétique, sèche, et vise à l'essentiel par une une écriture souvent homophonique du chœur et la volonté de ne jamais répéter les paroles pour une meilleure intelligibilité. Ici aussi, cette pièce majeure n'encombre guère les rayons des disquaires, la version dirigée par le compositeur ayant elle aussi définitivement disparu. Les interprètes défendent cette musique avec conviction, même si on eut aimé, ici ou là, une vision un peu moins froide et plus expressive de cette œuvre.

Le troisième album consacré au compositeur genevois contient sa célèbre Messe pour double chœur a capella, probablement son œuvre sacrée la plus jouée. Le Collegium Vocale de Zurich, si froid dans le Requiem, est tout à son aise dans cette œuvre, et peut rivaliser avec les versions du Westminster Cathedral Choir (froide comme un glaçon bien qu'irréprochable techniquement, sus la direction de , 1 CD Hyperion), de l' dirigée par (1 CD Bayer Records) ou de l' et (qui pèche par manque de justesse, 1 CD Cascavelle). Il est surprenant qu'une version de référence de cette messe soit couplée avec l'Evangile de Noël selon saint Luc d', compositeur du XXe siècle résolument tourné vers le passé et hermétique à toute nouveauté. Cette pièce pour chœur et cordes est d'une inspiration dont la banalité est pour le moins déconcertante, malgré l'excellence de ses interprètes. Les autres pièces chorales profanes de Frank Martin (Cantate pour le 1er août, Ode à la musique, Ode et Sonnet de Ronsard, Trois chansons a capella et Cinq chants d'Ariel) auraient formé un complément plus judicieux.

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Le Mystère de la Nativité. Barbara Locher, soprano ; Liliane Zürcher, alto ; Christoph Einhorn, Hans-Jürg Rickenbacher, ténors; Peter Brechbüher, Philippe Huttenlocher, barytons ; Michael Pavlu, Rudolf Rosen, basses. Chœur de l’Académie de Lucerne, chœur d’homme InVoice de l’Ecole de Musique d’Etat de Lucerne, l’Ensemble Mozart de la Muzikhochsule de Lucerne, Orchestre symphonique de Lucerne. Direction : Alois Koch. Enregistrement « live » en décembre 2000. DDD. Notice trilingue (français-allemand-anglais). Livret traduit en allemand. TT : 100’51’’. 38 €.

Requiem. Christine Esser, soprano ; Verena Barbara Gohl, alto ; Berhard Scheffel, ténor ; Martin Bruns, baryton ; Berhard Billeter, orgue ; Gottfried Bach, clavecin ; Alain Girard, hautbois d’amour. Capella Cantorum de Constance, Collegium Vocale de Zurich, ensemble Musicuria et vents du Sinfonietta de Bâle. Direction : Klaus Knall. Enregistrement « live » en novembre 1999. DDD. Notice trilingue (allemand-français-anglais). Texte du requiem traduit en français et allemand. TT : 45’51’’. 18 €.

Messe [+ Adolf Brunner (1901-1992) : l’Evangile de Noël selon Saint Luc]. Collegium Vocale de Zurich, ensemble Musicuria. Direction : Klaus Knall Enregistrements « live » en septembre 2000 (Martin) et décembre 1999 (Brunner). DDD. Notice trilingue (allemand-français-anglais). Texte de la Messe traduit en allemand et français. Texte de L’Evangile non traduit. TT : 52’23’’. 18€.

 
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