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Airs sacrés de Mozart …au plus haut des cieux…

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Saint Denis , Basilique. 11.VI.2003. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Sandrine Piau (soprano), Jocelyn Daubigney (flûte), Miro Kamiya (violon), Aligi Voltan (basson), Jorge Renteria (cor), François Gillardot (clarinette), Patrick Beaugirard (hautbois). Les Talens Lyriques, direction : Christophe Rousset.Betulia Liberata k 118 Aria d’Amital « Qual nocchier ». Messe en ut K 427 « Et incarnatus est ». Rondo pour violon K 373. Davidde Penitente K 469 « Fra l’oscure, ombre funeste ». Andante pour flûte et orchestre K 315. Zaïde K 344 Aria di Zaïde « Ruhe sanft, mein holdes Leben ». Sinfonia concertante en mi bémol majeur K 297. Ah lo previdi K 272 . Ah se in ciel K 538.

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Festival de Saint Denis 3 juin-1er juillet 2003

Un Festival exemplaire

Le Festival de Saint Denis est devenu une des plus belles, sinon la plus belle manifestation musicale de la région parisienne, et de surcroît, la plus populaire. Avec le soutien du volontaire et généreux député-maire Patrick Braouzec et du Conseil général de Seine Saint- Denis, son directeur Jean Pierre Le Pavec a su faire de ce Festival, le lieu d'une création authentique, vivante et généreuse. Trente huit mille spectateurs ont participé à l'ensemble des activités du Festival en 2002. Les actions de sensibilisation entreprises par le Festival regroupent plus de 12.000 participants. « L'espace de la musique n'a jamais été aussi ouvert, aussi riche » , explique Jean-Pierre Le Pavec. Le Festival affiche sa volonté de former le jeune public du département de Seine Saint-Denis en organisant des concerts de qualité conçus spécialement pour lui. L'ensemble de ces concerts est précédé de plusieurs heures de préparation dans les classes avec la participation enthousiaste et généreuse des musiciens du Philharmonique de Radio-France et de Myung-Whun Chung. La toute première règle est la gratuité pour les jeunes avec la volonté de favoriser l'accès à la culture, au spectacle vivant et à la musique en particulier. Les ateliers, les rencontres, les générales ouvertes permettent de rapprocher des musiciens aussi importants dans leurs domaines respectifs que Anoushka Shankar, Riccardo Muti ou les solistes du Philharmonique de Radio-France d'une population jeune, avide de rencontres et d'ouverture. « Le Festival 2003 se veut le miroir de cette diversité, un lieu d'échanges des sons et des sentiments du monde » .

Etat de grâce mozartzien

Ce mercredi 11 juin, la grandiose Basilique des rois de France accueillait la soprano accompagnée par sous la direction de l'excellent pour des Airs Sacrés de Mozart. Réunis à nouveau par Mozart, , et , sont les invités réguliers d'une Basilique qu'ils connaissent bien. Ils ont engagé avec le Festival de Saint-Denis un cycle Mozart qui a commencé en 2002 avec les Vêpres Solennelles d'un Confesseur et la Messe du Couronnement.

Jean-Claude Malgoire, , William Christie, Frans Brüggen… eut droit au gratin des chefs baroqueux pour débuter. Et, quel résultat ! Elle met le public à ses pieds ! Parfaite Ismène dans Mitridate, tendre et émouvante Pamina dans la Flûte enchantée ou délicieuse Konstanze dans l'Enlèvement au Sérail, elle illumine par la perfection et la finesse de sa ligne vocale, sa couleur, son phrasé, la fraîcheur et la clarté de son timbre. On est subjugué par la beauté des pianissimi de cette élégante baroqueuse.

L'accompagnement des Talens Lyriques couronnés en 2001 par une Victoire de la Musique Classique et dirigés par Christophe Rousset est à la hauteur de la souplesse, de la pureté et de la virtuosité de cette bel(le)cantiste mozartzienne qui se joue des difficultés avec une aisance et une simplicité déconcertantes. Ces deux complices et amis qui se connaissent bien (elle a chanté sous sa direction les grandes héroïnes de Haendel) ont un sens de l'équilibre et des nuances qui convient parfaitement à ces pages baroques, lyriques et sacrées, déchirantes et intimistes de Mozart.Dés le début, on est conquis. Ils font briller le texte sombre et douloureux de Métastase pour l'Aria d'Amital « Qual nocchier » de Betulia liberata K118 avec une élégance et une maîtrise technique époustouflantes. Sandrine Piau surmonte sans problèmes les difficultés rythmiques et vocalise avec maestria.C'est ensuite le magnifique Et incarnatus est, extrait de la Messe en ut « Inachevée » K 427. Cette prière chantée avec une intense ferveur s'élève avec un accompagnement comme suspendu dans l'espace sacré de la basilique. « Oh temps, suspends ton vol »… Le public est en état de grâce.

Sandrine Piau sait trouver les accents qui conviennent à « Fra l'oscure, ombre funeste » extrait de Davidde Penitente K 469. Cette exaltation de la paix et de la justice signée Lorenzo da Ponte resplendit de toute sa force. Et la direction d'orchestre est sobre, précise, libérant la perfection du génie de Mozart. Avec Ruhe sanft, mein holdes Leben, extrait de Zaïde, œuvre inachevée de 1778 et qui préfigure l'Enlèvement au sérail, Sandrine Piau nous offre une Zaïde frémissante, tendre, langoureuse, et nous fait apprécier l'incomparable beauté mélodique et formelle de l'œuvre. Le concert s'est achevé sur les deux airs Ah lo previdi K 272 et Ah se in ciel K 538. Elle leur donne un éclat douloureux, presque incantatoire, en équilibre parfait avec la subtilité sonore de l'orchestre. La cavatine de Ah lo previdi est un moment magique, de maîtrise technique et de brillance vocale.

Pour la seule partie orchestrale, l'Andante pour flûte et orchestre K315 a permis d'apprécier le jeu tout en finesse de Jocelyn Daubigney ainsi que la rondeur et la légèreté du son de la flûte traditionnelle. L'Intermède en la mineur extrait du Rondo pour violon K 373 interprété par Miro Kamiya, premier violon de l'orchestre, ne manquait pas de charme. Mais il fut surpassé par la Sinfonia cantante en mi bémol majeur K 297, un régal d'équilibre, de vivacité et d'élégance. Les quatre solistes sur leurs instruments anciens, Aligi Voltan (basson), Jorge Renteria (cor), François Gillardot (clarinette) et Patrick Beaugirard (hautbois) ont fait chanter leurs instruments avec finesse et conviction. Le hautbois a dominé l'Adagio en beauté. Avec, de surcroît, une impressionnante maîtrise technique. Un très beau concert.

Le Festival de Saint Denis se poursuit avec un week-end Schubert alléchant. Trois jours de bonheur à vivre.

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