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Baden-Baden. Festspielhaus de Baden-Baden le 23 Mars 2003. Œuvres de Bartok, Schönberg, Stravinsky. Orchestre de la SWR de Baden-Baden. Direction : Michael Gielen. Mitsuko Uchida, piano.
Au Festspielhaus de Baden-Baden, les concerts réservent décidément bien des surprises. Mais en l'espèce, ceux qui connaissent bien le chef Michael Gielen ne seront pas étonnés de son extraordinaire maîtrise des partitions complexes de Bartok, Schönberg et Stravinsky. A la tête d'un orchestre de la radio de Baden et Fribourg, il a donné une leçon de professionnalisme.
L'ensemble suscite une merveilleuse impression de finition et de vigilance aux moindres détails. Gielen ne se prive pas de dire qu'il préfère dix répétitions pour un concert plutôt que l'inverse : privilège encore incontesté des radios allemandes, incarnations persistantes d'un esprit de service public exemplaire…
Au programme figuraient d'abord les quatre « Pièces pour orchestre Op. 12 » de Bela Bartok, dont le chef et son orchestre ont su rendre toute la souplesse et l'ironie. Dans des tempi, volontairement modérés, l'écriture de l'auteur du « Mandarin merveilleux » devenait, ici, limpide et chantante. Précision des attaques, dosage des entrées, contrôle constant de la balance, rien ne manquait à cette restitution de pièces, finalement peu jouées et pourtant si valorisantes pour l'orchestre.
Pour l'œuvre suivante, les organisateurs espéraient réconcilier un public clairsemé avec le « Concerto pour piano et orchestre » de Schönberg. Mitsuko Uchida s'investit pleinement dans cette tâche avec l'engagement vif et démesuré qu'on lui connaît. Les répliques pertinentes et parfaitement en place de l'orchestre ont donné une restitution parfaite d'une partition qui a eu du mal à s'imposer aux programmes des concerts.
Pour conclure, Gielen le maestro a proposé sa vision profondément pensée de la « Symphonie en trois mouvements » de Stravinsky. Toute la hardiesse rythmique de l'œuvre rappelle immanquablement « le Sacre du printemps » et il nous était rappelé, si besoin en était, que Stravinsky a peut-être été l'un des derniers grands et vrais créateurs de l'histoire de la musique. Sa création ne ressemble à aucune autre, et Gielen a présentée sa « Symphonie » comme une pièce de répertoire. Obsession insoutenable, attaques brusques, traits d'orchestre subtils, tout montre que cette phalange connaît son Stravinsky sur le bout des doigts.
Un concert de grand standing, une valeur sûre, un régal pour l'oreille.
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Baden-Baden. Festspielhaus de Baden-Baden le 23 Mars 2003. Œuvres de Bartok, Schönberg, Stravinsky. Orchestre de la SWR de Baden-Baden. Direction : Michael Gielen. Mitsuko Uchida, piano.