Boulez prend le pli

Il est assez rare qu'une œuvre de musique dite « contemporaine » soit enregistrée trois fois. Pierre Boulez persiste et signe une troisième version de ce qui reste une œuvre contrastée et parfois contestée comme l'œuvre tout entière de Boulez. Mais sur la forme, le chef compositeur n'a de leçon à recevoir de personne…

C'est la troisième version du maître lui-même, après ses tentatives à la BBC (Sony) et déjà avec son ensemble (Erato).

Après avoir donné des versions de référence de Mahler, Stravinsky, Ives et depuis qu'il a repris sa grande carrière de chef, Pierre Boulez se penche à nouveau sur son œuvre majeure du temps où il cherchait d'autres voies à la musique, d'autres directions à sa création. De ce fait, Pli selon pli est empreint d'un lyrisme que l'auteur du Marteau sans maître ne retrouvera jamais vraiment.

Etude de sons, expérimentation d'associations (de couleurs ?). L'œuvre est donnée ici dans toute son incandescence.

Comme toujours, Boulez est d'une précision extrême pour une partition essentielle qui ouvre des portes que le créateur a lui-même refermées.