Il est l'un des compositeurs de musique de films les plus célèbres, mais à l'instar des acteurs comiques qui cherchent parfois désespérément leur registre tragique, John Barry veut acquérir ses lettre de noblesse en s'imposant comme compositeur « classique ». Pari (presque) réussi pour qui aime ce registre.
Danse avec les loups, 007, Out of Africa, Amicalement vôtre, John Barry est indissociable des grands thèmes musicaux du cinéma et ses partitions tiennent souvent un rôle à part entière dans les films qu'il « illustre ».
Comme beaucoup d'autres compositeurs de musique de film avant lui (Nino Rota, Morricone, Jarre), John Barry se laisse tenter par l'aventure de la musique « pure » comme s'il avait des preuves à donner…
En l'occurrence, même la présence de l'excellent English Chamber Orchestra, dont la facture classique est ici évidente, ne pourra nous détourner de goûter cette musique en référence à l'image. Là où un calibre de la catégorie de Miklos Rozsa donnait un Concerto pour violon (qui servit néanmoins au cinéma), le génie de John Barry tourne invariablement autour de l'hymne lent, de la mélodie déclamatoire. Ne cherchant (ou n'arrivant) pas à se renouveler, John Barry continue obstinément son petit bout de chemin qui le mène toujours aux confins de la mélodie apaisante. Un brin d'uniformité plaidera en faveur d'un grand moment de communion avec l'éternité et démentira les accusations maintes fois répétées qui prétendent que cette façon de faire redondante paie régulièrement son tribut à Morphée.